Printemps 2018
N°74Après plusieurs années passées à La Réunion, Irène Chauvy revient cet été pour planter le décor de la suite des enquêtes du capitaine Allonfleur dans l’Auxois. On apprendra peut-être enfin la vérité sur le choix fait par Napoléon III d’implanter Alésia par ici.
Tuer, Irène Chauvy ne pense qu’à ça. On donnerait le bon dieu sans confession à cette retraitée tranquille. Mais Irène n’est pas dangereuse. Ceux qu’elle tue meurent dans un XIXème siècle qu’elle fait revivre, juste retour des choses, avec panache, en accordant un soin extrême aux détails de la vie quotidienne.
La vengeance volée fut le premier épisode publié des enquêtes du capitaine Hadrien Allonfleur sous le Second Empire. Dense, riche, passionnant, humain, au point qu’on a vite l’impression de faire partie de la famille au sens large de ce beau capitaine dans l’escadron des Cent-gardes : « Amené à élucider des crimes au sein de l’armée en campagne, il est remarqué par le comte de Persigny, ministre de l’Intérieur et collaborateur fidèle de Napoléon III, qui le chargera d’affaires délicates susceptibles d’éclabousser l’Empereur ou ses proches ».
Elle en avait déjà écrit six auparavant, tous édités désormais aux éditions Ex æquo. À commencer par la trilogie Jane Cardel qui se déroule à la même époque et qu’il vaut mieux lire in extenso pour en savourer l’intrigue, « tortueuse, à mon image, mais enlevée », dixit Irène (commandez les chez votre libraire ou à lire en ebook).
La toute première aventure d’Allonfleur (Jusqu’à ce que mort s’en suive) a été éditée cet hiver, et l’on attend la quatrième avec impatience, puisqu’après avoir fait lui aussi un détour par La Réunion, il reviendra en France dans « Affaire Glacée », avant de se retrouver aux côtés de l’empereur pour une découverte capitale sur le mont Auxois. Fan de Jules César, Napoléon III aurait décidé, par la grâce d’un décret impérial, de la localisation du site d’Alésia à Alise-Sainte-Reine, décret qui a disparu mystérieusement si l’on en croit certains. Ce n’est pas Irène qui nous le dit, mais Le Progrès du Jura, qui aurait trouvé une autre localisation pour Alésia.
En attendant, cet été, vous croiserez peut-être Irène au cours d’une des deux murders-party annoncées dans le cadre des festivités de l’été au Muséoparc Alésia (alesia.com) ■ GB
"Jusqu’à ce que mort s’ensuive"
d’Irène Chauvy,
éd. Ex Aequo, 182 pages, 17 €.