Printemps 2018
N°74par Carine Dufay
C’est l’histoire d’une petite fille née à Ménilmontant, que rien ne prédisposait un jour, à devenir l’une des rares femmes étoilées de France... Jocelyne Lotz-Choquart n’est plus au piano mais elle reste aujourd’hui, encore, celle qui a marqué l’histoire culinaire bisontine.
Jocelyne peaufine ce don qu’elle se découvre à 30 ans, en réalisant des stages chez Blanc et Loiseau, en se plongeant dans des livres de cuisine, en apprenant au côté de son chef, en s’inspirant de la rigueur de Robuchon, du travail de Gagnaire. Tout l’influence : la forme d’une assiette, une exposition, un défilé de mode. Elle y puise des couleurs et des matières qu’elle retranscrit dans ses plats.
L’autodidacte finit par imposer son style : une capacité à assembler des saveurs et des textures d’une manière audacieuse. Elle défend le produit comtois mais lui confère une musique toute nouvelle, une finesse fantaisiste, une saveur née de ses voyages. C’est audacieux, délicieux, non sophistiqué. Cinq ans plus tard, le couple obtient son premier macaron Michelin. « C’est certes une pression énorme car on n’a plus le droit à l’erreur. Mais d’où je venais, j’étais prête à sacrifier ma vie pour mon métier. Cette étoile était une vraie reconnaissance. Elle m’a donné confiance en moi, de l’énergie, de la force et surtout un sens à ma vie. » Une distinction qu’elle a su garder pendant 20 ans avant de prendre un peu le large. Ah qu’elle était belle l’époque des étoiles à Besançon !