hiver 2015
N°65
Les vieux Dijonnais n’ont pas oublié Franck Berthier, qui a fini par devenir un mythe dans l’univers de la mode pour homme. Aujourd’hui retraité, coulant des jours heureux en Espagne, au milieu de ses pouliches, mais entouré d’Espagnols qui ne comprennent pas son humour, il doit être fier de voir son nom continuer d’attirer une nouvelle génération. Sans parler des riches Chinois(es) qui viennent dévaliser les boutiques dijonnaises, qui font à elles seules les 2/3 du chiffre du groupe.
Ce petit musée vivant de la mode masculine, depuis 40 ans, est un lieu de destination incontournable en Bourgogne, pour beaucoup de visiteurs, un lieu de rencontre feutré, d’un luxe non ostentatoire (enfin, tout est relatif, car certains viennent ici pour se montrer qu’ils existent).
Beaucoup de Bisontins viennent d’ailleurs à Dijon s’habiller, et la famille Gelée n’a fait au fond qu’anticiper la fusion en choisissant de passer ses semaines à faire des allers-retours entre les deux villes. Mais les voyages, ce n’est pas ce qui pourrait faire peur à cet ancien instructeur pilotes, qui a ses 2000 heures de vol au compteur. Ce côté imperturbable face aux turbulences possibles, on sait où il l’a rodé...
À Besançon, il installe cet hiver sa nouvelle enseigne dans le tout nouveau centre Pasteur, initiative originale saluée par les commerçants indépendants comme par les groupes, qui ont quitté la périphérie du coup pour réinstaller des marques en coeur de ville. À Dijon, ce qui est sûr, c’est qu’il n’ira pas s’installer au centre Dauphine !
Demain, quand la place sera refaite, il s’ouvrira encore plus sur la ville, proposant, qui sait, un corner gourmand, une terrasse, de nouvelles marques, qui -après Napapiri, Moncler, Kenzo, Hackett, Rimowa et tant d’autres- feront encore plus rêver ceux qui, entre la Poste et Berbisey, passeront d’une boutique à l’autre, traversant ce qui sera vraiment devenu le plus grand centre commercial à ciel ouvert, piétonnier et arboré, on l’espère, de la région.
■ GB