68
Magazine Dijon

Octobre 2016

 N°68
 
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« Jim Morrison et le diable boiteux », de Michel Embareck Quand Jim rencontre Gene


« Jim Morrison et le diable boiteux », de Michel Embareck

Ils sont venus, ils sont tous là… Leurs ombres portées hantent le dernier roman de Michel Embareck. Ils ont pour nom James Burton, talentueux guitariste d’Elvis Presley, Jerry Lee Lewis, fou furieux jouant du piano avec ses pieds, et ayant accessoirement épousé sa cousine âgée de 13 ans, Alice Cooper, qui adore se produire sur scène en compagnie de son boa préféré, Charles Manson, le lutin diabolique, mais aussi John Lennon, Yoko Ono, « la morve souriante », sans oublier le plus grand de tous, l’idole absolue, Elvis Presley, dont la présence fantomatique suit le lecteur tout au long du roman.
Mais les véritables héros de « Jim Morrison et le diable boiteux », ce sont bien sûr le chanteur des Doors et Gene Vincent, l’un des pères fondateurs du rock ’n’ roll, dont la rencontre improbable à la fin des années soixante, sur le parking d’un obscur drive-in du Mississippi, forme l’argument du livre. Les faits sont là : l’emblématique créateur de « The End », chanson autour de laquelle a été construit le film « Apocalypse Now », de Coppola, nourrissait une sincère admiration pour le créateur de « Be Bop À Lula », hymne immortel dédié à l’éternelle et fragile jeunesse.
À telle enseigne qu’il projetait même de réaliser un film dont Gene serait la vedette. Ils ne le savent pas, mais l’un et l’autre n’ont plus que quelques années à vivre. Le premier décédera d’une overdose dans un hôtel parisien, à 27 ans – à ce propos, l’auteur soutient la thèse de l’assassinat -, l’autre d’alcoolisme chronique, à 36 ans. Des morts sans gloire, pour les héros d’une époque aujourd’hui bien révolue, et qui ne subsiste que dans et par la littérature : de nos jours le rock ne s’écoute plus, il s’écrit.
Le roman de Michel Embareck restitue à la perfection l’esprit d’une époque, celle du début des seventies, qui voit mourir le rock des origines, et disparaître tragiquement les idoles qui ont construit le mythe. Tous deux de cuir vêtus, à l’instar du roi Elvis lors de son come back en 1968, Gene Vincent et Jim Morrison ont vécu leur rêve jusqu’à la mort, saints martyrs d’une modernité qui, comme Chronos, se nourrit du sang de ses enfants.

« Jim Morrison et le diable boiteux »,

de Michel Embareck,
l’Archipel, 17 €.


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