Juin 2008
N°35Par Thierry Binoche
L’Ange est de retour avec ce deuxième opus « En haut des peupliers ». Dorothée Daniel nous offre 13 chansons subtiles, riches, passionnantes et passionnées. En contraste avec le dépouillement piano-voix-contrebasse de son premier album, « la Cie des Anges », qui était un album introspectif. Ici les arrangements co-signés avec son amoureux tatoué, son « homme-lion »
Patrice Patricot et quelques complices, sont léchés. Plein de petits détails, avec une mise en espace sonore qu’il faut s’amuser à découvrir.
« Nous avons fait un travail énorme sur les arrangements. En studio, même s’il peut y avoir une part d’improvisation, il y a eu une vraie réflexion derrière tout çà et pour le son (signé Arnaud Morize), là aussi, il y a eu un travail de groupe énorme »
Et cela s’entend. Un deuxième album est toujours très attendu, pour sa conception, pour juger de l’évolution de l’artiste.
C’est vrai que pour le 1er il n’y avait pas eu trop de réflexion. Pour celui-ci, j’avais envie d’une cohérence entre les chansons et je n’avais pas envie de redire la même chose, tout en restant ce que je suis. Il y a toujours une angoisse pour un deuxième album, tout le monde te rappelle qu’il faut qu’il soit meilleur et ça met la pression. Au moment de l’enregistrement, on oublie, et quand il sort la pression revient !
Si au départ Dorothée Daniel ne se voyait pas forcément chanteuse, la musique est dans ces gènes et ceux d’une famille ou tout le monde pratique plus ou moins. D’abord impliquée dans la musique classique, puis au fil des rencontres et des expériences avec les Marmots ou aux côtés de Bastien Lallemand, elle décide de voler de ses propres ailes… ce qui est normal pour un Ange. La voici donc chanteuse mais aussi auteur compositeur.
L’écriture ça remonte à loin, j’ai toujours eu un rapport aux livres super fort. Je suis une dévoreuse de livres !
D’où ces chansons comme Mme Rosa (d’après la Vie devant soi, de Romain Gary), Amédée (d’après Un de Baumugnes de Jean Giono) et Clarence (d’après Les Saisons de la nuit de Colum Mc Cann). Ma chanson préférée façon « Magmathoven », comme le disent ses musiciens…
Ces livres ont beaucoup compté pour moi, je les ai lus et relus. Et en général quand j’écris un texte c’est que je ne veux plus quitter les personnages…
Et pour rencontrer les personnages de Dorothée Daniel, faites donc un tour en haut des peupliers, le casque sur les oreilles pour plonger dans l’ambiance feutrée du titre éponyme ou dans celle plus festive de « Je pars », dans la tendresse de « mon amour d’un siècle » ou dans les griffes de « son homme lion »… L’Ange vous emmènera loin !