Printemps 2013
N°54Envie de partir, d’un coup de baguette magique ? Après quatre mois de ciel gris, qui n’aurait envie de voir un tapis magique l’emporter vers d’autres horizons ? Il n’y a que Tanguy et Laverdure qui pouvaient s’envoler quand ils le voulaient de la BA102, à Dijon. Eux, c’était pour sauver le monde libre. Un tournage de film devrait nous les faire revenir, direction le Mali, cette fois ?
“Fais ta valise pour Tavaux” ! Est-ce ce qu’on entendra désormais ? Tavaux, c’est déjà la porte de l’Orient, pour les Dijonnais, l’endroit d’où on décolle pour Marrakech et d’autres destinations exotiques.
Fuir la grisaille de tous ces mois passés à se poser des questions sur la vie, sur la ville. Encore faut-il en avoir les moyens. Dijon a joué le rôle d’une ville morte, durant tout ce long hiver. Entre les vacances de Noël et celles de la mi-février, qui ont marqué des pics de désertification. Mais où étiez-vous passés ?
Certains qui se plaignaient de la vie dure ont fait leur valise. Pour l’île Maurice, les Seychelles, Saint-Barth ou L’Alpe d’Huez. D’autres sont allés tenter leur chance ailleurs. Pas forcément très loin, à la Toison d’Or, un voyage à l’autre bout du tram, une autre vie déjà.
Le rêve des grands ducs d’occident, créateurs de la Toison d’Or, nous avons voulu vous l’offrir dans ce numéro. Un joli voyage dans le temps, vous verrez, à la recherche du palais caché des ducs.
D’autres encore ont profité de l’hiver pour hiberner. Réfléchir à la suite qu’ils devaient donner à leur vie. À leur ville aussi.
Les travaux ont repris rue de la Liberté. On a envie que ça bouge, enfin. On attend d’autres ouvertures de magasins, après tant de fermetures. Heureusement d’ailleurs.
On a bien besoin de vitamines, ce printemps. Dijon voit enfin le ciel bleu mais pas le bout du tunnel pour autant.
Voici quelques uns des sujets traités dans ce magazine urbain par excellence. On ne dit pas ça parce que nos chevilles ont enflé. On est urbain, point. Vous verrez d’ailleurs ce qui arrive à ceux qui ont les chevilles qui enflent. Ils se posent, forcément, ils réfléchissent, font le point sur leur situation. Et ils gagnent deux étoiles Michelin, comme William Frachot. Tout ça parce qu’il a eu le pied dans le plâtre, un accident tout bête, pas aux sports d’hiver, en réparant une tuyauterie au Chapeau Rouge.
Deux étoiles, mais un seul établissement. Vous connaissez le proverbe ? Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. Un seul mandat pour nos élus plutôt que deux. Une rue de la Liberté qui ramène la vie plutôt que trois rues piétonnes vides. Une seule Cité de la gastronomie plutôt que trois, ce qui nous éviterait de prendre le tapis volant pour aller de l’une à l’autre.
Un ami qui pilote comme d’autres pêchent à la ligne nous a proposé une variante hindoue du fameux proverbe, illustrée par sa dernière carte postale...
Hindou, un peu dur de dire ça. Du Pierre Dac, un petit monsieur mais un grand homme. On a tant de grands hommes ici qui ne sont que des petits messieurs.
Ce proverbe, en fait, il ne tombe pas si mal que ça après tout. En ces périodes de vaches maigres, nul besoin d’aller en Inde pour chercher un peu de sagesse.
Mieux vaut un petit chez soi qu’un grand chez les autres. On a rencontré pas mal de Dijonnais qui bossent chez eux, à deux, qui créent, transforment et du coup, ce sont nos vies qui deviennent plus belles, grâce à eux. Les vrais héros de ce magazine, inutile de les chercher plus loin !
Du Québec, du Maroc, des îles, on revient toujours, à moins de s’y installer. L’Inde, ses maharadjahs, ses politiciens véreux, ses nouveaux milliardaires, Bollywood, ses castes, ses mendiants… Tout cela est bien loin de nous. Ce serait drôle de penser que là-bas, certains rêvent de Dijon, ses princes, ses ducs, ses milliardaires cachés, son Opéra, ses castes...