Octobre 2016
N°68Rues de la soif, soif de vivre, vivre en ville, ville où l’on se sent mâles, mâles à bar, baratin, tintamarre, marre de tout… Hé mecs ! Dijon, Beaune ou Besançon, quelle ville voulez-vous demain ?
Au départ, c’était un numéro « spécial mecs » pour s’amuser. On avait demandé à Alex Doré une couverture genre « Même pas mâle ! » avec un gamin des rues montrant son œil poché par une gamine qui n’avait pas envie de le laisser gagner du terrain. Et puis le photographe est arrivé avec un portrait du Dom pour une série sur les « Gueules de nuit » qui verra peut-être le jour, un jour.
Mâle à bar au cœur tendre… là, on rejoignait l’actu. Car l’été jouait les prolongations. Il faisait chaud dans les villes. Plus que dans les campagnes, qui ont battu en 2016 des records touristiques, dans le Jura et le Doubs, mais aussi en Côte-d’Or ou en Saône-et-Loire.
Il a fait soif, en ville. Soif de vivre, et nouvelles rues de la soif aussi, hélas. D’où les nuits animées. Sympa, à l’heure de l’apéro prolongé ou du repas en terrasse, beaucoup moins drôle à 5 h. Autrefois, dans les campagnes, on suivait les vaches de bouse en bouse, aujourd’hui, en ville, on peut suivre le chemin des paumés du petit matin de la place de la Rép à la gare en passant par le théâtre et la place de la Lib.
Ceux qui étaient en vacances à la mer, à la campagne ou à la montagne ont fini par ne pas trouver drôle de ne plus pouvoir dormir la nuit. Le bruit, les cris, la musique, les bouteilles jetées par terre ou dans des containers usés indignes d’une ville classée à l’Unesco, on s’est dit que ça passerait avec l’été, que la pluie arrangerait tout.
Mais voilà, même les commerçants ont commencé à en avoir marre, autant que leurs voisins avec ou sans gosses du dessus. Des flics débordés, une adjointe à la tranquillité publique désolée de voir ça, mais ne voulant pas enfreindre les libertés de chacun, des services techniques incapables de gérer les nuisances de la vie moderne, on était mal. Même si on avait désormais des beaux dimanches à se mettre sous la dent, heureusement, grâce aux brunchs…
On a préféré prendre ça à la plaisanterie, calmer le jeu, éviter à certains d’arroser à 2 heures du matin les mecs (et les nanas) mal en point en se disant que la pluie reviendrait bien assez tôt.
« Pessimiste en pensée, optimiste en action », nous a rappelé Woody Allen par la voix de Thierry Caens, qui ouvre nos pages « Culture + » parce qu’il était temps qu’un nouveau souffle culturel agite ce mag. Un vent d’optimisme, c’est ce que l’automne nous a apporté, grâce à tous ceux que nous avons rencontrés, à Dijon, Beaune et Besançon. Des hommes que vous retrouverez dans ce numéro 68 et le suivant, dans la foulée, car on n’a pas pu glisser dans un seul mag tous ceux (et celles, bien sûr) qui ont des réponses à nous apporter sur notre (vraie) soif de vivre actuelle.
On a essayé de vous proposer des portraits d’hommes qui nous font aimer la ville et la vie qu’on y mène, sur tous les plans (économique, sportif, touristique, culturel, etc.). Les filles de l’équipe se sont amusées à croiser mâle dijonnais et mâle bisontin, on s’est intéressé aux grandes sagas familiales, aux duos de choc et aux derniers indépendants qui nous ont remonté le moral.
Dans le domaine de la restauration, on est tombé sur des chefs-coqs qui ont du tonus à revendre, on a parlé vins de pays, bières artisanales… Chocolat, aussi, car c’est bon - pour une ville qui stresse - de voir autant de chocolatiers investir des pas de porte. Nouvelles boutiques, nouveaux visages, à Dijon comme à Besançon. Nouvelles tendances, ludiques, sportives, on y reviendra dans le prochain. Avec des femmes qui en ont (des idées) et qui aiment bien les mecs qui en ont aussi. On vous prépare déjà un numéro d’hiver qui ne vous flanquera pas les boules, promis.