hiver 2012 2013
N°53Le luxe,
On en fait tout un plat
Minimalisme ? Réalisme ? Une question que l’on peut se poser après l’ouverture, à quelques semaines d’intervalle, dans la même rue Amiral-Roussin, à Dijon, de deux restos que certains, à voir leur nom, classeraient illico dans la catégorie exotique.
Deux réponses adaptées à la restauration contemporaine, en tous cas. So Takahashi est passé par les cuisines de Robuchon au Japon. Zena est née de la rencontre entre un Amiral (Bar) et le plus petit (mais aussi le meilleur, peut-être) resto 100% italien de Dijon, qui se sentait à l’étroit rue Vauban.
Plus loin, une réouverture attendue avec curiosité, face aux Halles. Pour l’ancienne Taverne de Maître Kanter, devenue après moult vicissitudes la Taverne des Halles, on peut parler de retour à la vie. Quant à sa terrasse, verrue implantée en un temps où les édiles municipaux n’étaient pas « regardant » (ils devaient regarder à droite, en passant devant, ce qu’on peut leur pardonner puisqu’il s’agit des Halles), elle devrait elle aussi subir les foudres d’un nouveau règlement municipal dont on vous parle par ailleurs.
Si le Bareuzai change de formule, et joue la carte tartines, c’est pour répondre à l’air du temps autant qu’à l’affluence, en terrasse comme en salle, et surtout en toutes saisons. D’autres établissements du quartier vont changer de main, dans les mois à venir, si les vendeurs ne se montrent pas trop gourmands et si les repreneurs arrivent à avoir des prêts à la hauteur de leurs besoins. Les Halles sont en train de devenir le premier spot dijonnais pour les faims de jour comme de nuit, il va même y avoir une épicerie asiatique aux allures de grande surface, c’est signe que le quartier bascule définitivement du côté obscur de la force. Reste à régler le problème du stationnement dans tout le centre-ville. Le ballet incessant de voitures tournant des heures durant entre les places de la République, du 30 octobre et du Théâtre devenant épuisant pour les conducteurs comme pour le voisinage.
■ GB
A l’époque bleue, on venait y jouer au billard. Un café de quartier, encoigné face au tribunal. Maintenant, ce n’est plus un café, c’est sûr, mais le premier abord interroge : est-ce un bar à vins, un bistrot ou un restaurant ? Les crus nombreux s’affichent sur les murs et la carte est extrêmement courte, surtout à midi : deux entrées, un poisson ou une viande, desserts du jour. Le soir, le choix est un peu plus ouvert, on perçoit que le chef s’y exprime un peu plus. Resto bistronomique, répondrait-on, si ce laid néologisme ne pointait un peu trop le bobo et les difficultés identitaires de la profession.
■ JM
15 rue Amiral Roussin, à Dijon. Tél. 03-80-30-03-85.
Menus : 15 et 17,50 € à midi, 27 et 35€ le soir - Carte : 40€ environ