Hiver 2019/20
N°81
La colline d’Epineuil fait face à Tonnerre, sur la rive droite de l’Armançon, affluent de l’Yonne. Les abbayes de Saint-Michel et de Quincy produisaient ici des vins réputés depuis le haut Moyen-Âge. Sous le règne de Louis XVIII, Épineuil comptait encore 362 ha de vignes, avant le déclin dû au phylloxera. Le vignoble renaît à partir de 1978, sous l’impulsion du maire André Durand et de vignerons qui continuent à écrire l’histoire des vins d’Epineuil. Des vins aux trois couleurs (même si on parlait surtout à l’époque du rosé d’Épineuil) déjà rendus célèbres par le Chevalier d’Eon, qui les utilisait comme outil de communication, Boileau (le si mal nommé) et Alfred Grévin, natif du village, qui donna son nom au célèbre musée de cire à Paris. Ayant passé une partie de mon enfance à deux pas de la maison de l’Alfred, et habitué déjà à des descentes de caves héroïques chez l’Henri Baudouin, j’ai repris le chemin du château (on appelait comme ça les dépendances cisterciennes de l’abbaye du Petit Quincy) pour goûter à l’Épineuil rouge de Dominique Gruhier. Mes rouges préférés, qui ont pour moi le goût de la Madeleine. Bâti impressionnant, avec un chai pour faire le vin autant que la fête. Vérifiez sur le site (bourgognevin.com) qu’il n’y a pas de soirée de prévue quand vous serez dans les parages. ■ 03 86 55 32 51.