78
Magazine Dijon

Printemps 2019

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06

En attendant Carmen Rencontre avec Laurent Joyeux, le directeur de l’Opéra de Dijon

Dans un bar à vin et à jazz, à deux pas du vieux théâtre municipal. Retour à la case départ ? Oui, mais pas dans le sens que les amateurs de lyrique dijonnais pourraient imaginer. Nouveau départ pour l’opéra, pour Carmen, et pour le Grand Théâtre de Dijon, qui va revenir à la vie, après un sommeil ponctué de réveils parfois fulgurants, depuis 20 ans.


Laurent Joyeux Opéra de Dijon
Laurent Joyeux
© Gilles Abegg Opéra de Dijon

Son chemin, Laurent Joyeux l’a tracé au fil des années, sans rien demander à personne. Dans le sens d’une modernité qui colle bien avec la rénovation de ce quartier où on l’a retrouvé, un soir, à quelques pas du Grand Théâtre. Un monument qui est resté longtemps l’emblème même d’une culture élitiste, comme le musée voisin.
En l’espace de deux décennies, le monde a changé, le quartier aussi. Il n’est plus celui des Antiquaires, mais des Arts.
Des Beaux, des Bobos aussi, qui ont remplacé les vieux abonnés de l’opérette et de l’opéra et rêvent de voir un espace des Arts se mouler dans l’architecture du Grand Théâtre, qui n’est plus à une métamorphose près.

En phase avec le monde

Petit retour en arrière nécessaire, pour s’expliquer. Choix des armes : un verre à la main et quelques rondelles de saucisson à partager, rue Jeannin, à La Cave se rebiffe. Un lieu et un
nom où se retrouvent les artistes, les gens du spectacle au sens large, mais en petits comités, autour d’une table ou du bar, après les représentations.
S’il met des cravates à la première des spectacles, Laurent la joue plus décontracté en petit comité. Il a plus d’ennemis que d’amis, en ville, mais ça l’indiffère. Il est là « pour servir l’Opéra, répondre aux attentes d’un public, le développer et faire de Dijon une ville de création lyrique incontournable en France et en Europe ». On parle de l’Opéra de Dijon à Paris, Lille, Lyon et même Berlin, désormais. Sa programmation est suivie avec attention par les médias nationaux et internationaux : « l’important c’est d’être en phase avec ce qui se passe dans le monde et dans la société, de suivre ses préoccupations et ses interrogations. »

Fini le Mexique de Mariano !

Il rêve de monter des opéras mexicains, africains, de grands contes populaires. Et nous qui voulions lui parler d’Offenbach, de Verdi, pour le provoquer ! On a préféré revenir à Carmen, qui ne devait pas être sa tasse de thé, a priori, en supposant qu’il aime le thé. Un classique que certains ont bien dû voir six ou sept fois depuis leur petite enfance, et notamment sur la scène du vieux théâtre. Et d’évoquer, ensemble, quelques souvenirs gratinés d’autres Carmen. Ce personnage « insupportable », fantasmé, arrivant toute fumante, racolante, dans un décor de carton pâte. Ou d’un Escamillo rentrant son ventre le temps d’une entrée applaudie depuis le poulailler, avant de lancer son grand air… Un autre temps, définitivement révolu ? Pour ce qui est de la représentation dans un théâtre à l’italienne comme celui de Dijon ? Oui, mais « à cause de la fosse d’orchestre, dont la taille est insuffisante et ne permet pas d’accueillir le nombre de musiciens (plus de 60) exigé par le compositeur ».

L’amour est enfant de bohème…

Dans les hauteurs, on répète, on travaille toujours. Mais l’événement Carmen, c’est à l’Auditorium que ça se passera. Devant des salles déjà pleines. Pour réentendre une musique qui n’a pas vieilli, et voir une pièce qui doit toujours parler à nos contemporains. Si Laurent Joyeux l’a choisie, c’est parce qu’elle a du sens. Contrairement à certaines opérettes, créées pour la bourgeoisie du Second Empire, et qui ont fait les délices de la IIIe République ! On a beau insinuer que d’autres les programment, et font le bonheur d’un certain public, on sait qu’à Dijon le combat est perdu d’avance. Laurent Joyeux refuse de les monter, car elles n’apportent plus rien selon lui au public actuel et véhiculent une image passéiste de l’Opéra. « Quand on peut présenter uniquement 5 à 6 nouvelles productions par saison, il y a d’autres priorités artistiques pour satisfaire le plus grand nombre. » Et de se référer aux 60 000 spectateurs qui franchissent les portes de l’Opéra chaque année désormais contre près de 40 000 avant son arrivée.
Ce qui lui plaît, c’est de suivre les répétitions de ce Carmen monté par une femme, une Berlinoise, Florentine Klepper. Un regard neuf. Un son neuf, aussi ? On attend avec impatience de voir le résultat. ■ GB


À l’occasion des représentations de la nouvelle production d’opéra Carmen présentée du 17 au 25 mai, l’Opéra de Dijon a mis en place différentes actions afin de sensibiliser grands et petits à cette œuvre magistrale.

Affiche Carmen de Bizet - Opéra de Dijon

■ Autour de Carmen

● « Tous à l’Opéra » sam 4 mai dès 10h : Atelier de chant, atelier d’art plastique, atelier maquillage, visites guidées des coulisses, accès aux répétitions...)
● « Après-midi Chantons ! Avec Carmen » sam 4 mai (atelier complet) : Venez donner de la voix, en famille, sur L’Amour est enfant de bohême ou Toréador, prends garde.

■ Chantons Carmen !

● Grand flash mob sam 11 mai à 16h Pl. de la Libération :
Une vision de Carmen qui ne manquera pas d’air
● Avant-première étudiante gratuite mer 15 mai 20h : La générale de Carmen sera ouverte gratuitement à 600 étudiants (sur inscription). 
● Atelier pour enfants dim 19 mai 15h :Pendant que les parents ou accompagnateurs assistent à l’opéra, les enfants sont pris en charge par des artistes intervenants dans une salle dédiée de l’Auditorium. x

■ Carmen remix

Vivez l’opéra sur scène, dans les mêmes conditions qu’une représentation. Mise en scène Aline Reviriaud - Idem Collectif. Avec le Chœur de l’Opéra de Dijon, le chœur éphémère de l’Opéra de Dijon, des adultes amateurs, néophytes & personnes en situation de handicap mental, une classe de 6ème du collège Henri Dunant
Le spectacle sera donné gratuitement vendredi 21 juin sur la scène de l’Auditorium.


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