été 2015
N°63
À 7 ans, la petite Emilie reçoit de sa grand-mère un livre sur les hommes préhistoriques. Devenue archéologue, elle rêve de reconstituer les paysages du passé.
« Il y a plus de 18 000 ans, un glacier recouvrait les Alpes, le Jura et une partie de l’hémisphère Nord. En se retirant, il a laissé des cuvettes qui se sont remplies d’eau. Tous les ans, des sédiments se déposent au fond des lacs. »
On trouve plein de trucs, dans les sédiments. Des pollens, la spécialité d’Emilie Gauthier, paléo-environnementaliste à l’université de Franche-Comté. Dans ses lacs, Emilie prélève des carottes qu’elle analyse dans son laboratoire. De véritables archives qui reconstituent l’évolution de la végétation sous la contrainte climatique depuis le dernier retrait glaciaire.
« Nous travaillons en Arctique, sur les zones de moyenne et haute montagne, mais aussi en plaine à côté de Dijon. »
Pour éviter l’influence des activités agro-pastorales de l’homme, depuis 7 000 ans, sur le paysage des lacs jurassiens ou alpins, Emilie et son équipe ont trouvé au Groënland un chouette terrain de jeu pour étudier « la résilience de l’environnement » après la colonisation médiévale Viking.
« Les écosystèmes lacustres sont des sentinelles. » Comprendre où nous en sommes en regardant où nous étions, un job de plein air, pur si possible, avec chaussures de rando, pelle et sac à dos.
Laboratoire Chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté
16 route de Gray - 25 030 Besançon cedex
à voir sur le site actu.univ-fcomte.fr