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Magazine Dijon

Début 2012

 N°49
 
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Echangerais cours de cuisine contre leçon de foot

À les voir comme ça, côte à côte, on les prendrait pour deux poids plume. Méfiance. Tous deux, à des degrés divers, vivent leur passion au quotidien en ayant réussi un joli rebond au milieu d’une vie bien remplie : le footballeur Eric Carrière a investi ce qu’il avait gagné avec le ballon rond dans une cave tandis que Frédéric Guilland, l’ancien chef de Boyer à Reims, s’est converti à la déco par amour.


Frédéric-Guilland et Eric-Carrière

À voir Fred travailler en silence au "N9UF RUE VERRERIE", personne ne pourrait deviner son secret : cet art d’aller à l’essentiel pour placer ici un couvert, là un lustre, il le tient de son travail au sein des brigades de cuisine les plus fameuses de ces dernières décennies : Meneau, Lameloise, et surtout Gérard Boyer, dont il fut le bras droit à Reims. Lorsque cette grande maison fut vendue, il aurait pu reprendre un resto avec sa femme, comme beaucoup de jeunes chefs ayant travaillé vingt ans chez les autres. Et à Dijon ou dans les environs, pour se rapprocher de la famille.

"Mon interet pour la cuisine vient vraiment de l’amour du produit qui est la base de toute culture culinaire. C’est par une éducation familiale, de la cuisine de ma mère à la cave de mon père, que mon goût s’est forgé". Sans oublier le grand-père vigneron à Daix, qui avait aussi des vergers (cerise, cassis, mirabelle, pêche de vigne) : "aujourd’hui encore, mon père et moi sommes dans cette tradition de culture potagère".

Pendant toute ces années passées à cotoyer l’excellence, la tête dans les étoiles, le retour à la réalité économique du moment aurait pu être difficile s’il n’avait pas gardé les pieds sur terre.

"Mes nombreux voyages m’ont aidé a confirmer ma conviction que seul le respect d’un produit remarquable peut aider un chef à faire un grand plat. Etant amoureux de l’Italie et du Japon, mon oeil s’est forgé un certain esthetisme. Le bon et le beau sont indissociable, ce qui m’a sûrement amené là ou je suis aujourd’hui"…

Dans cette boutique qui a largement contribué à tourner l’ancien quartier des antiquaires vers un avenir plus design : "nous travaillons essentiellement avec des éditeurs italiens car ce pays est l’essence même de l’élégance, du style. Et bien sur, aussi et surtout dans le design". Fred le silencieux pourrait longtemps parler de Zanotta, l’éditeur le plus emblématique du style italien selon lui, de la collection "Edizioni" avec des éditions limitées de Alessandro Mendini, Ettore Sottssas, Carlo Molino, ou de "la maison Alessi qui a fêté ses 90 ans en 2011, maison qui à elle seule défini le mot design". Comme il a aussi un profond attachement pour sa region "et ses vins que je consomme sans modération", on a préféré le laisser parler bonnes bouteilles avec Eric Carrière...

N9UF RUE VERRERIE :
9 rue Verrerie à Dijon. Tél : 03.80.30.07.20
www.9rueverrerie.com

Comment passe t-on du ballon au ballon ?

Vous avez tous en tête l’image du footeux qui se vend en Chine pour l’équivalent par mois de ce que vous gagnez en 10 ans, ce qui vous paraît le summum de l’indécence et de la bêtise. Oubliez tout, le footballeur que nous avons rencontré n’est pas de ce bois là, il serait plutôt de celui dont on fait les très bonnes barriques.

Comment, me direz-vous, peut-on être joueur professionnel, sympathique, gérer sa carrière (jeu de mot) de main de maître et faire de ses passions son activité première ? Peut-être quand on n’y croit pas tant que ça…
Éric Carrière a toujours douté.

Meilleur joueur du championnat quand il jouait avec Les Canaris de Nantes, il a un parcours atypique pour un joueur professionnel. Refusé en sport étude… Il suit des études "normales", se retrouve en troisième division, se fait repérer par Nantes à 22 ans. Ambition mesurée, c’est ce qui caractérise son caractère et sa force. Il évolue, doucement mais sûrement, jusqu’au sommet. Arrivé à Dijon en traînant des pieds, il lie des amitiés profondes. Son amour du vin, sa deuxième passion, prend le dessus. Son nom fait s’ouvrir les caveaux, mais c’est son charisme et sa personnalité qui lui font gagner la confiance et l’estime des vignerons. "J’aime bien ces relations qui sont proches des valeurs de la terre."

Propriétaire de parcelles de Condrieu et de Côte-Rôtie, vinifiées par son ami Stéphane Ogier, qu’il considère comme le prince des viticulteur, il dit en riant "Le vigneron, c’est comme en football, il y a des bons joueurs, mais il y en a aussi des très, très bons. "

Séduits par sa passion, les grands domaines de Bourgogne lui accordent des allocations. La commercialisation se fait de bouche à oreille, il se dit lui même piètre commercial, mais les clients reconnaissent la grande qualité de ses choix et lui font confiance pour se faire une belle cave.

Il faut montrer patte blanche et prendre rendez-vous pour accéder à son caveau. Inscription sur le site et rencontre conseillée avant l’achat, ça vous en bouche un coin ? Débouchez plutôt une de ses bonnes bouteilles.

www.caves-carriere.fr


Frederic-Guilland Frédéric Guilland
eric-carrieres Eric Carrière

 
 

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