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Magazine Dijon

Juin 2009

 N°39
 
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Du château de Cormatin au château de Moulinsart de Mitterrand à Tintin


DEVOIRS DE VACANCES :

REVISEZ VOS CLASSIQUES !

Allez, c’est pas le tout de rigoler, l’heure est aux devoirs de vacances. On va voir si vous connaissez vos classiques... Cormatin fête cette année ses 30 ans. Pour les trois amis qui ont eu le courage de ressusciter le château et ses jardins, ce sont trente ans de travaux forcés. Une expression qui aurait plu à Hergé, le père de Tintin. Un musée à côté de Bruxelles cet été pour le héros dont on fête le 80ème anniversaire. Et une retraite bien méritée, et oui, c’est un scoop, du côté de Chenove, aux portes de Dijon, s’il faut en croire son dernier album. GB



Partez sur les petites routes du Clunysois, à bicyclette, aux côtés de Marc-Simonet-Lenglart, l’ »homme des châteaux » qui n’a jamais réussi, en trente ans, à jouer vraiment les chatelains.

Le bel été de Cormatin

Quelque 60 000 visiteurs font chaque été, en Bourgogne du Sud, le détour par Cormatin pour admirer le château de ce petit village à quelques kilomètres de Cluny. Un château dont on fêtera bientôt l’anniversaire. Celui de sa résurrection, puisque c’est en 1980 que ses nouveaux propriétaires ont entrepris, sans argent et sans véritable soutien, de lui rendre son panache.
Les trois amateurs passionnés qui se lancent dans sa restauration ne sont ni des nobles, ni les héritiers du dernier chatelain. Anne-Marie Joly, Pierre Almendros et Marc Simonet-Lenglart sont sans fortune particulière, mais pas sans relation ni antécédents : ils sont archiviste, historien et historien d’art. Quand François Mitterrand demandera à Marc Simonet-Langlart, au cours d’une de ses visites : « Et vous, commencez-vous à faire le chatelain ? » … Il aura du mal à imaginer, derrière le sourire de son interlocuteur, l’homme levé aux aurores pour « passer la serpillère, comme tous les matins ! » Aujourd’hui, c’est toujours à vélo que Marc va visiter ses voisins, n’ayant jamais jugé utile de passer son permis de conduire.
La visite « au château » permet de remonter aisément le temps, des cuisines aux appartements en passant par le célèbre cabinet de curiosités. Un thé dans les anciennes écuries, une balade dans le potager, ou dans les allées ombragées, sur les pas de Mitterrand et de Lamartine (non, ils ne se sont pas rencontrés, quoique… ici, tout est possible !). Il y a même un festival de théâtre, pour les beaux soirs d’été…
Marc Simonet-Lenglart n’a jamais lu Tintin. Mais il y a du Moulinsart dans Cormatin, dans ce château devenu plus qu’une machine à voyager dans le temps. Et notre chatelain, avant d’aller arroser, de conclure : « Le château a perdu son rôle politique et social mais pas l’idée de bonheur restée accolée à son image, heureusement ! » GB
Rens : 03-85-50-16-55. Ouv tlj 10h-12h, 14h-18h30 et sans interruption de mi-juil à mi-août.

Tintin chez nous : on croit rêver !

Bienvenue dans le parc du château de Moulinsart, pardon du chaitîa de Bodes-Gaudéüt ! Miye miyons de crés loups-vairous, c’est l’événement : après trois mois d’exclusivité bourguignonne, l’Europe, dans l’attente de l’ouverture du musée Tintin en Belgique, va découvrir une aventure de Tintin inédite : « Lés Ancorpions de lai Castafiore ».
Inédite en bourguignon, bien sûr, puisqu’il s’agit d’un album que les jeunes de 7 à 77 ans connaissent bien, la traduction en « patois du Dijonnais » des célèbres Bijoux de la Castafiore. Un travail de titan réalisé par un de nos doyens les plus verts : le Professeur Taverdet, de l’Université de Bourgogne. On lui doit l’installation de Moulinsart à Chenôve près de Dijon.
« La honte », avais-je écrit sur le coup de la colère, après avoir découvert cet album car j’avais cru, à tort, qu’il participait de l’exploitation actuelle du filon Tintin par des filous pas si fêlés que ça. Heureusement, la Confrérie des Pinces d’Or, regroupant les amis bourguignons de Tintin, a eu la bonne idée de m’envoyer un email plein d’humour, me reprochant mon jugement à l’emporte-pièce. Moralité de cette histoire (car il y a toujours une morale chez Tintin) ? Ç’ât i malantandu… comme aurait dit Tournesol. Mais pas un dialogue de sourds pour autant.
Lés aivantieures de Tintin sont les 84ème à être éditées dans une langue autre que le français académique. Dans quel but ? « Les bénévoles qui ont entrepris cette aivantieure, amis de Tintin mais pas nécessairement nostalgiques, pensent que le patrimoine linguistique de leur région, la Bourgogne, mérite d’être un peu mieux connu. Les locuteurs patoisants disparaissent ? Raison de plus pour donner à lire du bourguignon dont beaucoup de nos contemporains, à Dijon et alentour, ignorent même qu’il fut parlé et écrit, par de bons auteurs comme, par exemple, La Monnoye. » Un album à lire, donc, à haute voix, un vâre de reûsai de Massenay à la main et le sourire aux lèvres. Pour faire entendre de nouveau la langue « des gens qui, il n’y a pas si longtemps, habitaient là où ils vivent ». GB


 
 

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