hiver 2015
N°65Livre
Je ne suis pas un grand fan de ce que l’on appelait jadis, au temps où je faisais mes études en fac, la « philosophie générale ». On prend un thème, n’importe lequel, « l’Etat », « les Idées chez Platon », « le Cogito chez Descartes », « les valeurs », etc., et l’on disserte : introduction, thèse, antithèse, synthèse et conclusion. C’est scolaire, ça sent la sueur, et ça ne mène nulle part, si ce n’est à l’obtention d’un diplôme – ce qui, malgré tout, peut servir.
Aussi bien ai-je ouvert l’ouvrage de Frédéric Lenoir, « Du bonheur », avec un tantinet d’appréhension. D’autant plus que le sujet interpellait, après un certain vendredi 13 sanglant ; alors, la question se pose : peut-on être heureux sous les bombes ? La réponse est non. Mais sous les bombes, justement, l’homme ne cherche aucunement à être heureux, seulement à survivre. Le bonheur est une quête à laquelle on ne peut se livrer qu’en temps de paix. Dès lors, on peut trouver à ce livre une première qualité, en ce qu’il anticipe un nécessaire retour à la paix ; rien ne dure en effet, même pas les guerres. Nous avons besoin d’optimisme, plus que jamais.
La mode philosophique est à la quête de soi, au bien vivre et donc à la recherche du bonheur. Frédéric Lenoir s’est toujours intéressé aux religions et à la spiritualité. Cette fois, il élargit le débat, et propose à ses lecteurs une sorte de voyage philosophique à travers la pensée des grands sages d’Orient et d’Occident.
Le résultat final est plaisant, facile à lire, et peut ouvrir des voies de réflexion à tous ceux qui se préoccupent de leur bien-être. Même si l’on peut, comme Nietsche, préférer la joie au bonheur.
Le Livre de Poche (dans une nouvelle présentation),
238 pages, 7,90 €.