Il y a des villes qui poussent au crime, d’autres pas. Il était temps que Dijon accède au rang de métropole du crime. Pour son premier roman, Sonia Varichon a fait couler sang et encre, s’enfermant chez elle pour donner vie à son héroïne victime d’une malédiction familiale. Il y avait un couvent dans son village (Montigny-sur-Vingeanne) qui, une fois les sœurs parties, s’était vu transformer en maison de redressement. Un point de départ aux rêves de meurtre de Sonia, qui a imaginé une sombre vengeance dans un Dijon juste esquissé, car son propos est plus de nous entraîner dans une enquête palpitante aux côtés d’une journaliste pas vraiment dégourdie dont le palpitant fait des siennes, justement, ce qui lui vaut quelques frayeurs supplémentaires. Les cadavres sont ceux de Dijonnais peu sympathiques, ça tombe bien, on finirait par plaindre le vengeur qui s’avance masqué, pour tenir en haleine le lecteur jusqu’au bout.
Le hurlement du couvent
par Sonia Varichon, aux Presses littéraires.