Automne hiver 2011
N°48Rencontre près du manège Eiffel avec Brigitte Durieux, la nouvelle Dame du Fer
Focale.info - Thomas Hazebrouck
Brigitte Durieux a fait ses preuves comme journaliste et communiquante, à Dijon, avant de s’offrir une semi-retraite active, comme auteur d’ouvrages à succès encensés par la presse déco, et aujourd’hui comme directrice de collection. Un premier livre sur Tolix, un second sur le mobilier industriel : « j’ai toujours regretté que l’héritage de la révolution industrielle ne soit pas pris en compte en Bourgogne ».
De Tolix à Eiffel en passant par les forges de Buffon, les chemins du fer passent par Dijon avant de s’épanouir sur Paris, de la gloriette de Buffon au Jardin des Plantes, « 1er meuble industriel », à la célébrissime tour devenue objet culte aux yeux des publicitaires.
Brigitte a vu la tour Eiffel « monter dans la presse déco. Sous forme de coussins, de lampes, de bijoux… » La pub, après le cinéma, s’est emparée de ce totem porte-bonheur, qui trônait autrefois sur un coin de cheminée, avec le brin de muguet en plastique. Une tour qui tire la couverture à elle et qu’on retrouvera sur celle du livre consacré à l’art industriel qu’elle sort début novembre, Le Style Eiffel.
Un beau livre déco qui a du sens, et raconte « l’histoire d’une Tour qui depuis le 19ème siècle s’installe à la maison. D’abord objet de bazar que l’on exhibe, au retour de la visite des expositions universelles comme un trophée guerrier, et qui, bravant le temps, va, peu à peu, format XXL, s’inviter définitivement dans nos intérieurs : ADN métallique d’un nouvel art d’habiter et de vivre dont Paris est la capitale, et notre imaginaire l’écrin ».
Dijon n’a pas conservé trace du génie de l’industriel qui y fit ses études avant de la quitter pour Paris. Eiffel, on le sait, n’a jamais pu obtenir le chantier des Halles de Dijon (Baltard non plus). Il ne devait pas faire partie de la franc-maçonnerie de l’époque. Unique symbole de son passage, le pont Eiffel a été bombardé, refait, détruit.
Ce livre va nous faire rêver d’un monde disparu. « On a perdu le France, on a perdu le Concorde. Reconnaître le génie d’Eiffel, c’est aussi saluer la culture de l’ingénieur face à la légèreté du design »… lance-t-elle avant d’emmener son petit-fils faire un tour sur le manège de la place du Bareuzai, unique témoin du génie d’Eiffel au cœur de la ville, désormais.
GB