Juin 2008
N°35
On ne peut pas être et avoir un été. Profitez de celui qui arrive pour voir Dijon autrement, à travers l’expo de l’été mais aussi un drôle de « Carnet de voyage »
premier vrai guide insolite sur Dijon, tout en nuances, qui donne envie de vivre ici. Certains voient Dijon comme une ville froide, eux comme une ville chaude (surtout quand Olivier Mouchiquel, le plus obsédé de nos chroniqueurs, en parle !)…
« Dijon Carnet d’artiste »
Où faire l’amour en plein air à Dijon sinon contre les colonnes d’un temple au fond d’un parc en été ? Où s’embrasser à Dijon sinon dans les cours fraîches et fleuries de la rue Amiral Roussin, de la rue Charrue, de l’Hôtel de Voguë ? Où s’étreindre sinon cour de Bar, quand les arbustes prennent les teintes chaudes des pierres du Palais des Ducs en automne ? Où, sinon dans la vieille ville au crépuscule, quand le ciel d’orage réveille les fées et les gargouilles des églises ?
Anne Le Maître © Sylvie Durand
Dijon ne s’est jamais livrée aussi intimement, sous des perspectives étonnantes, depuis la fenêtre ouverte d’une cuisine rue Piron, depuis un square sous la neige, sous les branches des arbres du jardin Carrelet de Loisy.
Les escaliers, les voûtes à travers l’histoire et les légendes, la poésie d’Aloysius Bertrand :
Anne Le Maître est la joueuse de flûte, emblême du Jardin de l’Arquebuse, qui nous entraîne derrière les portes de la place des Halles Campeaux. Si elle peint de main de... maître, elle écrit dans une langue merveilleuse.
« Je ne suis pas d’ici », mais ce sont les étrangers qui parlent souvent le mieux de leur ville d’adoption. Ce livre est doux comme un baiser sur la joue d’une capitale et sucré comme une noisette à la terrasse d’un café rue des Forges en juin. « La journée commence au café », alors faisons comme Anne durant 5 ans, prenons place sur une chaise et lisons « les saisons - le présent, pas l’avenir - dans les feuilles de tilleul et de marronnier », et gageons que, « ce même jour, faucilles d’encre lancées à travers le ciel clair, arriveront les hirondelles. »
Alors, heureuse ?...
Texte : Olivier Mouchiquel
Ceux qui ont conservé les premiers catalogues des expositions « Dijon vu par… » vont avoir un choc. « Les riches douaniers » sont deux artistes (Fabrice Delldongo et Gilles Richard) qui travaillent le numérique, l’image et le son, créant un univers merveilleux qui flirte avec le monde des jeux. Ils ont déjà réalisé une exposition virtuelle dans le cadre du festival #1 qui raconte l’histoire musicalisée de leur héros à Dijon, visible sur internet (www.dijon-ka.com).
Pour « Dijon vu par », ils présentent de grandes peintures numériques avec un système qu’ils ont mis au point : la peinture cyborgienne. Les églises dijonnaises deviennent d’étranges châteaux de jeux. Le trouble s’installe dans les yeux des personnages qu’ils ont pris pour modèle. Les doubles des tableaux se parent d’arabesques et de couleurs. L’univers de ces grandes peintures s’enrichit du « Carnet de voyage d’un héros à Dijon », déroulé sur un écran d’ordinateur et consultable sur le site internet musicalisé. Une vision poétique de l’ancienne capitale des ducs de Bourgogne (si, si !).
Du 21 juin au 21 sept,
à l’hôtel de ville, salon Apollon (entrée gratuite)
www.karapika.com
lesrichesdouaniers@free.fr