Octobre 2008
N°36Texte : Marie-Claude Pascal
Photo : BingBang
Du train au tram, de la gare à la place Grangier :
histoire d’une ville qui a toujours su s’adapter à l’époque
Une ville bouge. Dijon était, au temps gallo-romain, bien à l’abri dans sa première coquille d’escargot. Elle prend ses aises au Moyen-Age dans la nouvelle enceinte établie après un incendie gigantesque par un duc prévoyant. Et finalement n’en bouge plus jusqu’à l’époque industrielle. A l’intérieur, on vit, on s’adapte, les petites maison médiévales en bois font place à celles en pierre. Les modes font changer les façades : on montre sa richesse au grand jour, on se retranche. C’est affaire de goût, d’espace, d’emplacement et de standing. Vivre le plus près possible du palais. Comme toujours.
C’est une mutation de société, de mode, d’aspect. A l’époque, pas de frein au développement : on peut démolir, faire du neuf. Le château ? Un mauvais souvenir pour nombre de Dijonnais. Les remparts ? Un carcan. Pas de plan de sauvegarde. Mais au fond, c’est bien à cette absence d’entraves, cette vitalité, ce renouvellement d’une ville sur elle-même que l’on doit une église aussi fantasque que Saint-Michel, empilant les siècles, un palais des Etats rassemblant toutes les époques et ce défilé de façades au fil des rues où se mêlent poutres sculptées du Moyen Age, chimère et masques Renaissance, frontons classiques et roses Art Déco.
Alors le tramway ? Certainement une mutation, une occasion d’aller au delà des limites que l’on ne voit même plus : les tangibles, celles de la voirie et celles que nous portons en nous-même, la forme d’une ville qui peut toujours s’épanouir, s’élargir, grandir sans pour autant perdre son âme…