38
Magazine Dijon

Mars 2009

 N°38
 
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01

Dijon La malédiction

Heureux, les journalistes du monde de l’art venus inaugurer l’expo de l’année, à Dijon, et qui découvraient à leur arrivée à la gare en ce vendredi 13 mars, jour retenu pour contrer le mauvais sort, que le
« grand » quotidien régional affichait à sa Une : « Dijon ville de ploucs »…
Certains le pensaient déjà, comme tout bon Parisien obligé d’aller vers l’Est et non vers l’Ouest ou vers le Sud, mais là, ils avaient matière à se gausser encore plus.
Dur, dur, après ça, pour l’office de tourisme et pour les comités aussi bien départementaux que régionaux de justifier la nouvelle image de la ville et de la région qu’ils aimeraient promouvoir, et dont nous reparlerons dans le prochain Bing Bang.


Et je suis fier-er, et je suis fier-er...

La ville, la vie sont en train de changer, et nos visiteurs l’ont bien vu (s’ils n’étaient pas revenus depuis les déjà lointaines expos qui ont fait parler de Dijon et son musée !) à leur arrivée en gare, métamorphosée. Bon, d’accord, après, ça se gâte un peu. Avec les travaux du tram, les visiteurs auront dans les mois à venir le sentiment que ça bouge. Les Dijonnais aussi, d’ailleurs.
Pour faire dans le « politiquement correct », ils repartiront avec le pot de moutarde offert en guise de solidarité avec les travailleurs d’Amora, en se promettant de revenir le jour où le musée nouveau sera inauguré, et où un tram tout neuf leur permettra d’aller directement jusqu’aux portes d’une rue de la Liberté enfin rendue aux piétons.
Heureusement, ils ne sont pas du genre à regarder un film comme « Camping », ils ont lu suffisamment de romans, policiers ou non, pour se faire une idée de ce qu’était cette petite ville de province avant qu’elle se « rebsaménise », ils ont même échappé à ce « ban bourguignon » qui nous fait passer toujours pour des cons. S’ils avaient pu apercevoir la tête de Nicolas Canteloup, à la fin de son spectacle au Zénith, en voyant les premiers rangs lui faire ce ban d’honneur, ils auraient peut-être douté du renouveau artistique de la ville…

et je suis fier d’être bourguignon !!!!!

Et pourtant, on ne peut pas dire qu’ils avaient bu, ces milliers de supporters de la cause bourguignonne. Ils croyaient peut-être bien faire. À propos de vins, un vieux « Adèle Blanc-Sec », dessiné par Tardi, donnait déjà une image caricaturale de la Dijonnaise. Ce serait amusant de repérer dans la littérature les références à Dijon, entre la vision policière de la gare, celle plus érudite des allées du parc ou des hôtels particuliers, ou celle carrément noire de certain philosophe tchèque traumatisé par son passage au lycée Carnot.
Si la moutarde nous monte au nez, dans ce numéro printanier, c’est pas seulement, comme vous l’expliqueront ici et là mes petits camarades, à cause d’une délocalisation dont on a déjà beaucoup parlé, à tort et à travers. C’est parce qu’elle reste un symbole de ce que nous sommes. À nous de dire si nous voulons ou non changer notre image, et surtout nos vies. C’est de ce dont il est question, au fond, en ce printemps où tout est plus que jamais possible, puisque l’absence d’argent nous oblige à avoir des idées. « Marche ou crève », nous écrivait un commerçant désespéré. Mars ou rêve, avons nous décidé. Avec un copyright pour dire que nous ne sommes quand même pas si ploucs que ça…

Dijon ville de ploucs ?


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