automne 2015
N°64Dessinatrice diplômée en arts appliqués et costumière, Dianna a toujours travaillé depuis ses 18 ans, cumulant plusieurs emplois pour vivre, financer ses études et se payer le matériel dont elle a besoin.
Barmaid, hôtesse d’accueil, réceptions, animations commerciales (du vin, de l’alimentaire et même un bar à lait), ce petit bout de fille peut tout faire. Même du cat-sitting, mais ça, c’est aussi parce que les chats sont ses amis.
L’univers fantastique et poétique de cette jeune illustratrice passée par la BD est peuplé de créatures hybrides et de mutants. Des personnages qu’elle incarne dans la vraie vie pour des sorties de jeux vidéos, des conventions de gamers et de cosplayers.
« Je n’ai jamais été geek mais j’ai toujours partagé le jeu vidéo avec mon grand-frère. » La création de costumes et de prêt-à-porter cosplay est une activité venue des Etats-Unis : « Tous les fans de Star Wars et Star Trek se costumaient en leurs personnages préférés, les Japonais ont repris. » Un héritage familial également : « Ma maman est couturière de métier, je l’ai toujours vue coudre depuis toute petite, elle m’a enseigné les techniques. »
Dianna incarne des héroïnes. Juste une fois, elle est entrée dans la peau de Link, un elfe de Zelda en version chibi sur Nintendo DS, « où il est tout petit, tout mignon. »
À force de travailler assise, le dos a morflé. « J’ai commencé le fitness pour des problèmes de santé… En deux mois tout allait mieux. Le matin, je n’avais plus l’impression d’avoir 80 ans en me levant. » Elle travaille désormais son corps comme un support artistique, le sculptant « comme un bloc d’argile que l’on structure. »
Ce qui lui manque à Dijon : venant de Basse-Normandie, la mer avant tout. Alors elle va au lac Kir en rêvant de Bretagne et de Normandie.
Réincarnée en chat ? « Oui, mais il faut tomber dans une bonne famille. Quand on voit qu’il y a 80 % des chats qui sont errants et qui cherchent à survivre… »
Melisandre © Dianna
Patricia Rodrigues et Alex Verne
Jérémy Langellier