68
Magazine Dijon

Octobre 2016

 N°68
 
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08

par David Liot, directeur des musées de Dijon

Des musées & des hommes En route pour de nouvelles expos !

Organiser des expositions était jusqu’alors difficile car les espaces étaient généralement inadaptés aux musées Archéologique et Rude, trop petits au musée de la Vie bourguignonne ou récemment fermés au musée des Beaux-Arts pour une grande cause : son ambitieuse rénovation.


David Liot
David Liot

La direction des musées de Dijon s’est donc mise en ordre de marche pour continuer à vous proposer une offre culturelle, dynamique et parfois surprenante… Notre terre d’accueil commune sera le musée de la Vie bourguignonne, notamment son deuxième étage où nous avons déniché près de 400m² pour les expositions temporaires, accessibles aux personnes à mobilité réduite. Ces espaces étaient dédiés aux collections permanentes et évoquaient Henri Vincenot. Dès le rez-de-chaussée du parcours, nous avons décidé de mettre à l’honneur notre célèbre et truculent Bourguignon dans une salle permanente. Je me réjouis que cet espace d’expositions temporaires, commun à tous les musées, trouve sa place dans un musée qui nous interroge avec intelligence sur l’identité sociale, économique et culturelle de notre territoire et de notre région. Nos projets en tiendront compte. Je crois beaucoup à ces expositions qui contribueront à faire connaître le site Sainte-Anne, en évolution constante, ouvert tout autant aux nouvelles rues piétonnes qu’à la future Cité de la gastronomie. Un maillon incontournable et encore oublié entre cours et jardins !
En attendant, les travaux battent leur plein… En mars, l’architecture contemporaine de Dijon sera à l’honneur grâce ce nouvel espace !
www.musees-dijon.fr

Mercure, messager et médiateur :

statue de Mercure

le choix de David Liot
Le musée Rude est loin d’être un lieu confidentiel ; il a attiré en 2015 près de 65 000 visiteurs qui viennent y contempler les grands hommes sculptés par notre célèbre sculpteur dijonnais. La plupart sont hypnotisés par l’immense haut-relief d’une Marseillaise hurlante et terriblement expressive : celle de l’Arc de Triomphe parisien. Ce musée résume en effet les origines chaotiques de notre République et est incontournable. Toutefois, au milieu de ces sculptures parfois austères comme le gisant du militant Cavaignac, un jeune homme ou plutôt un dieu romain se détache. Cette figure masculine (1834) nous frappe par son ambivalence : gracieuse et faussement frivole, elle remet naturellement ses talonnières ailées et semble amorcer un pas de danse et s’élever. Pourtant, ce jeune homme a commis un crime : il vient de décapiter Argus, une créature aux mille yeux dont la mission était de contrôler les amours de Jupiter. Parfois dieu de la guerre et de la paix, considéré aussi comme le dieu du commerce, Mercure peut être aussi perçu comme le dieu des échanges, de la circulation des idées et le garant du plaisir. Messager et symbole de la presse qui va s’épanouir dès le XIXe siècle, il incarne la liberté et l’éloquence. C’est un médiateur. Vénérons ce beau Mercure de Rude et rappelons son temple oublié de… Mercurey. Assurément, dans un monde qui a peur de l’étranger, oublie ses valeurs humanistes et s’assèche, interrogeons-le au plus vite !

François Rude (1784 – 1855), Eyck et Durand, Mercure rattachant sa talonnière, bronze, 1828, inv CA 1078 © Direction des musées et du patrimoine de Dijon / F.Jay

En Bref

• Mosaïques, jusqu’au 27 novembre prochain dans les musées de Beaune. Une exposition pour mieux comprendre le site culturel des Climats du vignoble de Bourgogne inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. De manière inédite, sont réunis non seulement les grandes figures de l’histoire de la Bourgogne viticole, tels les ducs de Bourgogne, les moines, les grands négociants beaunois, les chevaliers du Tastevin, mais également Claude Lelouch, La Grande Vadrouille, Tintin, le manga Les Gouttes de Dieu, Bernard Pivot, Pierre Poupon, Louis Pasteur… Une mosaïque de grandes personnalités, d’œuvres, d’arômes, de paysages que le monde entier nous envie. Toutes les infos sur www.beaune.fr et www.climats-bourgogne.com

La mode dans le portrait

La mode dans le portrait
De Besançon à Dole - l’art s’exporte "De David à Courbet"

Parer et embellir le corps sont des traits constants de toute société humaine. « Source originale, source directe, les habits anciens doivent être vus » écrit l’historien Daniel Roche dans La culture des apparences. C’est ce que propose cette-exposition-dossier du musée Magnin, à Dijon, où sont rapprochés portraits peints (de la collection) et costumes, tissus, accessoires (du musée des tissus de Lyon) des XVIIIe et XIXe siècles.

Voir les tissus permet d’apprécier les formes dans leur volume, la sophistication des motifs, l’agencement des plis, la place des broderies soulignant telle partie de vêtement ou le rôle décoratif des boutons. La présentation permet d’approcher ce langage des apparences dont le portrait peint, qui doit maintenir un équilibre entre intériorité et extériorité, donne rarement toute la mesure. Les accessoires participent à une gestuelle, parfois un langage (éventail), un usage qui engage le corps, accompagne son maintien et soigne son image. Certains portraits se sont attachés à le rendre, même si, en tant que représentation, ils ont aussi une dimension performative (le modèle prend la pose et dans un costume choisi) qui les éloigne en partie des usages réels. L’exposition et le Journal sont aussi l’occasion de mettre en valeur l’extraordinaire savoir-faire des fabricants et tisserands lyonnais.
Musée national Magnin : 4, rue des Bons-Enfants, à Dijon.
03 80 67 11 10 - www.musee-magnin.fr
Ouv jusqu’à fin déc tlj sf lun, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.

De Besançon à Dole : l’art s’exporte

Goya - Cannibales
On le sait : le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon possède l’une des plus riches collections publiques françaises de peintures et dessins, datant de la période de la Révolution Française à la seconde République. Les chefs-d’œuvre de David, Gérard, Gros, Delacroix, Ingres, Goya, Géricault et Courbet forment un ensemble remarquable, d’une richesse inestimable pour l’art français. On le sait également : le musée bisontin est fermé jusqu’en 2018 pour cause de travaux de rénovation. Ce que l’on sait moins, c’est que dix de ces œuvres ont pris leur quartier au musée des Beaux-Arts de Dole. Une exposition hors les murs qui offre un beau prétexte de visite à un nouveau public… Entre Besançon et Dijon ! ■ CD
« De David à Courbet », Musée des Beaux-Arts de Dole,
jusqu’au 19 février. Tél : 03-84-79-25-85

La Chapelle de Ronchamp à l’Unesco : et de 9 !

Dix années de travail pour réussir à inscrire la Chapelle de Ronchamp sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Attirant des touristes des 5 continents, l’œuvre régionale de Le Corbusier bénéficie d’une reconnaissance amplement méritée. Le Corbusier est en effet l’un des architectes les plus marquants du XXème siècle. Il s’est d’ailleurs rarement prêté à l’exercice de l’Art sacré. La Chapelle de Ronchamp est l’une de ses exceptions. Elle est étudiée depuis des décennies dans les écoles d’architecture du monde entier. Cette inscription, un an après les Climats de Bourgogne, permet à la région de compter désormais 9 sites au patrimoine mondial de l’Unesco. ■ CD

La Chapelle de Ronchamp à l’Unesco
Ronchamp à l’Unesco
© G. Vieille, la chapelle Notre-Dame du Haut

En Bref

• « Henry Darcy d’hier à aujourd’hui », Vous avez jusqu’au 4 novembre pour découvrir les transformations qui embellirent la ville de Dijon à la suite des travaux de l’ingénieur Henry Darcy. Vous saurez pourquoi et comment les réseaux d’eau et de fer ont pu être établis. La démarche scientifique d’Henry Darcy est restituée grâce à des expériences présentées au sein d’ateliers...

Henry Darcy

Archives Municipales de Dijon – 17 rue de Colmar (lun-ven 14h-18h)Renseignements : 03.80.74.53.82


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