50
Magazine Dijon

Printemps 2012

 N°50
 
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08

Edito
Par Jean Maisonnave

Culture Dijon

on rase gratis !

En matière culturelle, difficile de ne pas faire dans le rasoir, je l’ai constaté en parcourant 49 numéros de BBM. Heureusement, l’humour fait passer pas mal de choses. Pas comme un livre blanc ou un colloque, et on a connu les deux, à Dijon.


culture-dijon

En ce numéro anniversaire, la parole est à Jean Maisonnave, un homme que j’ai osé critiquer à mes débuts de journaleux quand il mettait en scène des pièces qui ne nous faisaient pas toujours marrer, pour l’Estivade, mais qui ne nous endormaient jamais et nous faisaient parfois réfléchir, ce qui était un exploit, paraît-il, dans mon cas.

Un quart de siècle après, ma propension à aller vers le léger, le divertissement le navre toujours autant. Que Dijon ait perdu son vieux théâtre, son Opéra de bon papa, avec son décor hors du temps, ses tournées d’acteurs célèbres, ses créations à grand spectacle, il s’en moque. Ou fait semblant. Seul le mot auditorium continue, douze ans après, à le mettre hors de lui.

Et il s’en explique, en pesant ses mots. On n’a pas touché une ligne. François Rebsamen nous donnera peut-être enfin, grâce à ça, une réponse aux lettres ouvertes qu’on lui a envoyées, au fil des ans, concernant les choix culturels faits dans cette ville. Lui ou son successeur, s’il devient ministre.

Ministre de la culture, me demande-t-on ? J’ai cru que ma voisine, qui lisait derrière mon épaule, faisait de l’humour. Mais non. Pour elle, la culture, à Dijon, c’est le Consortium, le Zénith, les festivals dans les fonds de cour, les appartements ou sur une péniche, tout ça, elle adore. Elle aurait rêvé d’aller avec les pleurants à New York, avec Mitterrand au Consortium, avec Hollande au Zénith (elle a confondu avec Canteloup, en écoutant la radio !)…

En douze ans, on est passé de l’enthousiasme à une résignation certaine, d’un trop plein de spectacles à une crise non moins spectaculaire. Les plus jeunes y ont trouvé leur compte, à travers l’émergence de nouveaux moyens d’expression. Le gâteau a été découpé en plein de petits morceaux, quant aux grosses parts, elles sont allées à ceux qui savaient se faire entendre, au milieu de tout ce brouhaha culturel. Ajoutez les travaux du tram, et vous comprendrez que l’heure n’était pas à la sérénité. J’irais bien me relaxer à l’auditorium, mais si c’est pour entendre les choristes se plaindre qu’on n’a pas soutenu l’opéra ou voir Jean Maisonnave commencer à détruire, avec sa perceuse, ce monument aux morts de la culture, non, c’est vraiment pas le moment !

Gérard Bouchu


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