Hiver 2016/2017
N°69par Theophile RAFFOUR, 20 ans
Retour sur un phénomène de société qui a fait des ravages cet été à Dijon comme ailleurs. Notre assureur préféré a failli perdre son fils, qui maigrissait à vue d’œil et errait dans les rues l’œil fixé sur son portable, sans se préoccuper des autres bipèdes en vélo ou en voiture. Depuis la rentrée, tout est rentré dans l’ordre. Le phénomène Trump a chassé le phénomène Pokemon Go. Retour sur six mois qui ont changé le monde. Et rendez-vous en avril pour faire le bilan d’un autre phénomène.
Je ne m’en rendais pas compte. Tout ce que je voulais c’était rattraper le retard que j’avais par rapport aux autres et ensuite, une fois ce retard comblé, c’était de maintenir voire augmenter l’avance. Je ne dormais plus que deux à trois heures par nuit, je n’avais plus qu’un seul repas par jour… quand je pensais à manger. Avec la chaleur j’enchaînais les crises d’hypoglycémie ainsi que les chutes de tension. Et pour couronner le tout j’ai fini par être en rapport conflictuel avec ma famille, au bord de la rupture avec ma petite amie et j’ai complètement oublié de faire ma rentrée. J’ai sauté ma première semaine de cours, c’est ce qui m’a fait prendre conscience de ma situation.
En l’espace d’un mois j’ai perdu pas moins de 4 kg. Inconsciemment j’ai créé le premier programme minceur sans trop se fatiguer et perdre de l’argent. J’étais en train de perdre par contre tout ce qui m’était cher, par un jeu censé rapprocher les gens, du moins quand il n’est pas utilisé à l’extrême.
Mais je ne voulais rien entendre car je ne voulais pas être tenu responsable des dégâts commis et je ne veux pas donner raison à mon entourage tout simplement parce que j’ai ma fierté à entretenir. Voilà le désastre que Pokemon Go a provoqué dans ma vie. Depuis, j’ai repris une vie normale. Maintenant, comme pas mal d’autres étudiants américains que je connais, je suis parti à la chasse aux Trump.