Début 2012
N°49Très "saints", les climats de Bourgogne ! La preuve… Même si l’Unesco ne reconnaît pas leur mérite en 2012, Dijon va bénéficier grâce à eux d’une image de marque supplémentaire. La capitale des Ducs (re)devient village vigneron, les 28 et 29 janvier, pour la Saint-Vincent-tournante. Faut fêter ça… verre en main !
Pour la première fois de son histoire, Dijon accueillera la prochaine Saint-Vincent tournante, en même temps que Nuits-Saint-Georges et Beaune, d’ailleurs. Tous unis sous le même drapeau, destiné à proclamer haut et fort notre croyance dans ces fameux "climats" que l’Unesco devrait finir par reconnaître uniques au monde, avec un peu de chance. Tous réunis en tous cas pour défiler derrière le seul saint en qui on peut avoir confiance, en ces temps troublés : Saint-Vincent. Un saint sculpté par Vincenot, artiste-écrivain qui aurait eu 100 ans en ce mois de janvier et à qui Dijon va rendre hommage tout au long de l’année 2012.
Jusqu’au dernier moment, le mystère aura enveloppé cette manifestation destinée à honorer chaque année, depuis 1938, un ou plusieurs villages, connus ou non du grand public, à travers une appellation (on se souvient avec émotion de la découverte des Maranges, sous un soleil hivernal !) Cette année, c’est l’ensemble des vins de Bourgogne, réunis sous la bannière millénaire des climats, qui seront de la fête. Et Dijon, la capitale, retrouve du coup un rang sur lequel personne n’aurait osé parier il y a encore quelques années. Bravo au magicien qui aura réussi ce joli tour de passe-passe. Et à ses assistants…
Bon, d’accord, il y avait quelques indices qui auraient pu nous mettre sur la piste. Que Dijon renoue avec le vin, avec la vigne, voilà qui est dans l’air du temps. La seconde décennie du XXIème siècle aura vu la capitale de la Bourgogne essayer de rattraper la capitale du bourgogne (Beaune, pour la nommer) sur le plan commercial, dans un domaine, le vin, où on n’était pas bon, faut bien l’avouer. Il était temps. La capacité d’accueillir de nouveaux bistrots, bars à vins et cavistes va atteindre son seuil de saturation, et les seuls établissements qui tiendront le coup seront ceux ouverts par de vrais chefs, des sommeliers sincères, des connaisseurs du produit. Si n’importe qui peut déboucher une bouteille, découper un saucisson ou faire cuire une andouillette, tout le monde ne peut pas créer une atmosphère autour d’un bar, d’un verre ou d’une assiette.
Dijon accueillant Saint-Vincent, ce devrait être l’occasion de faire oublier les piteuses fêtes de la Vigne, redonner du cœur au ventre des habitants tout en rappelant l’origine de cette fête villageoise de la solidarité, dévoyée au fil des années lorsque le succès transforma la manifestation en beuverie (in)organisée.