Hiver 2013-2014
N°57Christophe Bouvier, « jeune talent de Marsannay 2000 », est devenu - dix ans plus tard - LE vigneron de Talant ! Sa vie est un combat contre les blaireaux de Talant…
En 2009, c’est décidé, il s’installe, modestement, petitement, discrètement, exploitant à peine cinq hectares, seul, sans salarié, sans grandes appellations à sa carte - on trouve des Bourgognes rouges et blancs, des Marsannay et des Fixin - avec pour seuls bagages sa volonté de bien faire, Marie, une femme soutenante (j’ai pas dit souteneuse !) et quelques copains présents pour faire les vendanges et un joli repas commun après.
Depuis 2009, tous ceux qui suivent un peu ce qui se passe dans les vignes le savent, les conditions ont été particulièrement difficiles (grêles, récoltes historiquement faibles…), mais Bouba persiste, fait le dos rond, ne part pas en vacances, en un mot, il bosse, bosse, bosse.
En 2010, il réussit à devenir LE vigneron de la ville de Talant qui a planté 70 ares de chardonnay. Il y produit le Coteau de la Fontaine aux Fées, un bourgogne blanc plein de légèreté, très désaltérant, avec de beaux arômes d’agrumes, pamplemousse, ananas et un vrai terroir, une typicité.
Notez, militants aveugles de la cause des blaireaux et autres, que le blaireau n’est plus chassé, il pullule et, comme de nombreux animaux, se rapproche des villes ; sachez encore que les vignerons sont aussi victimes des sangliers qui ne sont plus assez chassés non plus et qui occasionnent de gros dommages dans les vignes. Un vigneron qui n’a quasiment pas de vin à vendre à l’issue des vendanges va avoir du mal à se faire une bonne santé financière, laissons-le se débattre avec le climat, gardons-le des blaireaux et autres. Sus mes preux, mort au blaireau ! Haro sur le sanglier !
Je vais pas faire la fiche technique de chacun de ses vins, faut passer le voir : 2-4, rue Neuve à Marsannay-la-Côte (mieux vaut prendre rendez-vous avant au 06 86 46 71 23). Goûter à son Bourgogne, à son marsannay Les Longeroies et au fixin, ça vaut vraiment le voyage et ça change des gevrey ou vosnes-romanée, pas en qualité, mais en prix ! Faut acheter, surtout, tant qu’il en reste. D’autres blaireaux pourraient passer par là.
■ Jean-Guillaume Dufour