Juillet Août Septembre 2010
N°43On va « chez Guy ». Derrière le prénom, il y a tout un clan, patriarcal et mouvementé, mais où chacun, sans rien abdiquer, a su prendre sa place dans l’édifice. Parents, enfants, conjoints, petits-enfants bientôt. Et ça marche. Compte tenu des personnalités, on peut même s’étonner. Mais c’est qu’ici, l’équilibre repose sur un même amour du métier. Une conception, une identité de vue commune, soit un restaurant qui défend une vraie restauration sans fanfreluches ni acrobaties, où le produit passe devant, la technique juste après (Yves, le fiston, n’a pas appris le travail chez des manchots ; le pâtissier vient de chez un étoilé célèbre, ce qui n’est pas seulement une assurance de compétence mais aussi de morale) et la sincérité éclairant le tout, constamment. Ce genre de cuisine sera toujours moderne parce qu’elle est juste et précise. Equilibrée. Comme elle l’est dans sa conception même. Ici, on a compris que l’époque était plutôt prudente, que la cuisine devait ne rien céder tout en restant accessible ; on travaille donc plus volontiers la raie ou la joue de porc que le homard ou la truffe. Le talent ne s’en trouve pas défrisé, les tarifs sont contenus, résultat un Bib au Michelib et des menus pas vraiment pour tous les jours, mais pour se faire plaisir en famille sans consumer l’héritage. Si on évite de taper dans les hauteurs d’une carte des vins d’une assez rare sagacité.
Chez Guy : 3, pl. de la Mairie, Gevrey-Chambertin. Tél. 03-80-58-51-51.
www.hotel-bourgogne.com