Printemps 2018
N°74
100 000 nuitées par an, c’est bon pour les chiffres officiels (ceux de l’office de tourisme, justement) et pas mauvais pour le commerce, même si les restaurateurs se plaignent qu’ils ne viennent pas manger du bœuf bourguignon !
Ils n’ont qu’à faire comme Eric Cordelet, le patron de Chez Léon, parti faire la foire à Osaka, en mars. Une délégation est venue déjeuner dans ce bouchon à la lyonnaise devenu si bourguignon, a photographié jusqu’au tablier du chef, au tableau représentant Léon, pour le reproduire sur un stand. 250 couverts par jour, plus rien à voir avec Dijon. Sa cuisine s’est-elle adaptée au palais des visiteurs ou ont-ils accepté les œufs en meurette, le coq au vin, les escargots à la crème ?
Il y a plus de vingt ans, j’avais accompagné chez le sosie du Léon de l’époque (Le Chabrot, alias Christian Bouy) la famille d’une responsable du tourisme à Hong Kong, à qui il avait fait la surprise d’un repas dégustation à la bourguignonne. Hong Kong avait beau être déjà, comme le Japon, classée au top de la gastronomie mondiale, certains convives n’ont pas eu le temps de digérer leur repas et on a retrouvé les traces de leur passage sur la place Emile Zola. Nourriture trop riche, vins trop capiteux. Ils ont préféré le soir se contenter d’une soupe lyophilisée dans leur chambre d’hôtel. Depuis, ils sont revenus et ont adoré le pâté en croûte du Pré-aux-Clercs, du temps de Billoux, précisons. Aujourd’hui, ces touristes-là, raffinés, dépensiers, font le bonheur des tables qu’ils visitent par petits groupes, par famille.
< Eric Cordelet à Osaka © DR