Hiver 2014 2015
N°61Cuisines du monde
vient de s’installer, en face de la Salsapelpa espagnole. On commençait à se lasser des tapas et de la paella, ça tombe bien. Vanmany est une dijonnaise d’adoption. Souriante mais peu bavarde, elle préfère montrer ses talents en cuisinant. Et elle a bien raison, car ici, tout est bon et fait maison, avec amour. Les non initiés n’y verront que la cuisine asiatique classique avec des samoussas, nems, rouleaux de printemps… que l’on peut d’ailleurs faire soi-même grâce au petit côté épicerie qui vous fournira en galettes de riz. Mais les connaisseurs remarqueront les spécialités laotiennes et thaïlandaises. On ne va pas se mentir, cuisiner tout ça demande de vraies connaissances culinaires. On ramène chez soi un repas complet et dépaysant pour dix euros par personne. Des pad thaï, des nouilles de riz thaïlandaises au wok, des brochettes de viande louk sine, du vrai poulet thaï et même des sandwiches Khao Chi pâté servis à tous les coins de rues au Laos (dont est originaire la cuisinière). En une soirée, on a fait un aller-retour à un prix imbattable, au pays de la Papaye Verte.
On fuit l’hiver à la Gazelle d’Or, chez Hicham. De toute façon, je ne suis plus à deux kilos près, on peut bien rajouter quelques spécialités marocaines riches en calories. On attend tranquillement sa commande, dans une ambiance de médina moderne, devant une cheminée numérique. Le must de la maison, c’est la pastilla au poulet, au poisson ou aux fruits de mer, une tourte marocaine aux feuilles de brick qui remplit le ventre. Mais on ne boude pas non plus les crêpes farcies bien copieuses. Bonnes pâtisseries pour le dessert des enfants : cornes de gazelle, makrout, zlabia… ça dégouline de miel, de datte et de sucre, qui peut dire qu’il n’aime pas ? À savourer en regardant Casablanca sur grand écran.
Indien vaut mieux que deux tu l’auras. Au Shanti, on peut commander par téléphone, passer prendre son repas en coup de vent et s’installer dans son canapé. Tout ça en mangeant sain, végétarien et bio. Willy jongle entre les épices, les fruits et légumes frais en provenance de producteurs locaux notamment Agribio et Evelyne sur les Halles. Pour le reste, la Vie Saine prend le relais. En plus d’être en odeur de sainteté, il y a aussi une large proposition de mets indiens. On se disait bien que Willy avait quelques mains en plus, comme Ganesh, pour préparer autant de petits plats. Toute la journée, il confectionne de délicieux Bombay burger dans lesquels on trouve des graines germées, des Delhi express et même des fallafels du Liban. Ce que vous ne trouverez pas ailleurs, ce sont les lassis, ces milk-shakes indiens à base de yaourt. On choisit les saveurs fraîches à rajouter : banane, mangue, caramel… L’idéal, c’est de le boire, comme en Inde, après avoir dégusté un repas bien épicé. Il apaisera vos brûlures d’estomac.
voyage pour vous ! Dijon a enfin, comme Paris et toutes les grandes villes, un food truck qui fait voyager bon, loin, en ménageant ses jambes ou sa bagnole car il n’est pas garé bien loin. Entre Bourgogne et États-Unis, le chef de cuisine et le chef pâtissier formés en partie auprès des chefs de l’Auberge de la Charme proposent de la vraie bonne street-food. Ils nous donnent autant envie de repartir avec un Californien justement dosé en cheddar et relevé avec du piment doux, qu’avec un Burgundy à l’époisses et à la moutarde. C’est rapide, gastro et économique tout à la fois, à base de produits locaux. Ça mérite bien de faire la queue devant le camion itinérant midi et soir à Dijon, ou ses alentours. On souhaite une belle réussite aux deux garçons. Comme quoi, ne pas avoir envie de cuisiner, ça a du bon !