68
Magazine Dijon

Octobre 2016

 N°68
 
Accueil > Les numéros > N°68 > 08 > C’est chronique chez Binoche... the end ?
08

par Thierry Binoche

C’est chronique chez Binoche...
the end ?


Thierry Binoche
Thierry Binoche :
Moment de réflexion © DR
Quelle étrange rentrée. Voilà quelques décennies qu’il ne m’était pas arrivé de préparer mon cartable, mes crayons... mes petites affaires qui donnent le signal d’une nouvelle année. J’ai toujours fonctionné en année scolaire, moi qui n’étais pourtant pas un amoureux du genre. Mais voilà, chaque chose à une fin et c’est bien à la fin d’une aventure que je suis confronté. Elle avait commencé à l’aube des années 2000 un peu par hasard au coin d’une rue. Sortant d’une longue période télévisuelle et libéré de toute activité, cette rencontre allait me permettre de passer de l’autre côté du miroir. Observer le métier sous d’autres angles. Au début il n’était question que de relations avec mes ex-confrères journalistes. L’aventure était associative et bon enfant. Il s’agissait de promouvoir les quelques concerts programmés durant l’année et puis, la réussite aidant, les dates se sont multipliées et le travail aussi ! Il y avait ce plaisir de voir ces salles remplies d’un public de plus en plus nombreux et heureux. Dès lors, une autre histoire commençait avec une autre fonction pour l’association qui se muait en entreprise. Le but du jeu : faire tourner des groupes à travers la France puis à travers le monde. Une nouvelle période de folie commençait avec son lot de rencontres artistiques si différentes les unes des autres. Ah les artistes ! D’étranges animaux aux caractères bien variés. On trouve de tout : des sympas, des bêcheurs, des allumés joyeux, des allumés dépressifs, des ingérables, des durs en affaires, des travailleurs, des je-m’en-foutistes, des traqueurs ou des festifs ! Enfin la vie musicale avec ses travers et sa magie ! Vu de ce côté il y eut de beaux moments. Voir les artistes progresser dans leur carrière, commençant dans de petites salles et les accompagner jusqu’aux grandes chapelles du genre donnait une certaine valeur, voire de la fierté à faire ce job.
Avec eux, il y a eu des instants magiques, que ce soit à Dijon, passant du Bistrot de la Scène au Zénith dont nous fûmes pratiquement les premiers clients ou, quand vous alliez du côté des scènes parisiennes, de La Maroquinerie à la Cigale, au mythique Olympia (Ah les fêtes au bar Marilyn !) du Zénith à Bercy, il y en a eu des émotions, des coups de stress et des « afters »joyeux ! Et même si tous n’ont pas forcément eu la reconnaissance du travail effectué, ils resteront bien longtemps dans ma mémoire. Travailler dans l’ombre permet aussi de ne pas être trop exposé et de pouvoir observer tous ces petits travers de notre métier, même si le devoir de réserve est de mise. Car ne nous y trompons pas, ce n’est pas le monde des Bisounours ! Loin de là ! En 10 ans le métier a cruellement changé, les grosses structures rachètent les moyennes qui rachètent les petites, etc. Il me semble loin le temps ou une poignée de main valait plus qu’un contrat écrit. Aussi, maintenant il n’est plus question de droit à l’erreur sinon on la paye cash et les effets collatéraux sont immédiats ! C’est d’ailleurs étrange de se sentir comme un effet collatéral. Dans cette histoire il y a eu de vraies réussites mais aussi de vrais échecs. Mais j’ai adoré ce parcours aventureux aux côtés de belles personnes avec qui j’ai partagé le chemin. Que ce soit mes collègues, les stagiaires, les techniciens, les artistes ou mes confrères à travers la France ou ailleurs, soit en direct ou par la magie de nos échanges. Il y a eu de belles amitiés et il en restera. C’est la fin d’une aventure mais d’autres viendront, sûrement, différentes ou pas ! .Et puis quoi, place aux jeunes, ils sont si nombreux à vouloir travailler dans cette branche « le showbiz », « la com », et bien bon courage, il y a du monde sur la ligne de départ. Pour ma part, retraverser le miroir à plus de 60 ans et trouver un nouveau chemin, en voilà un beau challenge.

Répondre à cet article

 
 

 RSS 2.0 | Plan du site | SPIP PUBLICITÉ : 03 80 73 01 15 ou 06 86 86 48 28 - contact@bing-bang-mag.com
BingBang magazine Dijon - Edité par EDIBANG : SARL au capital de 14 400 euros - 52, avenue de Stalingrad - 21000 DIJON - Tél : 03 80 73 01 15 - E-mail : 

Création sites internet Dijon : i-com - Photographic : Photographe publicitaire - Marielys Lorthios Photographe culinaire
Toute reproduction même partielle des articles et des photos interdite. Droits réservés.