Décembre 2008
N°37
Il est marrant mon Rédacteur en chef ! Du genre :
• Pour ce numéro, il faut positiver ! La crise, les problèmes, les célébrations de 1968 ça suffit !
• Eh bien d’accord chef ! En 2009 on célèbrera les 40 ans de 1969.
• Et alors ?
• Alors !? 69 l’année érotique, l’amour dans tous les sens. Gainsbourg et Birkin nous montraient la voie à suivre. Aujourd’hui Gainsbourg est devenu un mythe célébré par les meilleurs artistes anglo-saxons actuels. Disparu en 91, le voici au musée avec une superbe exposition à la Cité de la musique à Paris (jusqu’au 1er mars 2009). Bon, je ne suis pas sûr qu’il trouverait les temps actuels très sexy. Où pourrait-il faire son Gainsbarre, ne pouvant plus tirer sur son éternelle Gitane dans les lieux publics ! Et où sont passés les provocateurs dans cette société devenue très politiquement correcte.
Heureusement pour nous, il y a toujours des p’tits gars qui essayent de réveiller la monotonie ambiante. Prenez par exemple ceux du GéNéRiQ festival : pour leur 3e édition (12 au 22 février) les voici prêts à nous réchauffer des frimas de ce mois terrible, période souvent synonyme de vide dans les programmations culturelles !
« Réinvestir la ville dans ses lieux, remarquables ou quotidiens, privés ou publics, GéNéRiQ joue sa partition sonore dans les salles de spectacles, les bibliothèques, les restaurants universitaires, les théâtres, les clubs, les bars, les centres d’art, les abbayes, les bureaux commerciaux et appartements privés pour affirmer pendant 15 jours et avec conviction une certaine idée de la musique populaire dans et au quotidien. » Cette année, 9 villes (Dijon, Besançon, Belfort, Montbéliard, Baume-les-Dames, Mulhouse, Kingersheim, Bâle et Freiburg) dans 3 pays frontaliers (France, Suisse et Allemagne) accueillent le festival et ses tumultes scéniques dans un vivifiant mélange de nouvelles tendances, coups de coeur, talents émergents et joyeuses retrouvailles. Sans oublier les spectacles jeunes publics avec Amadou et Mariam et les turbulents Wampas just for kids. Et ça c’est sexy ! Plein de découvertes à faire, c’est comme les premiers pas en amour.
Dans les périodes de crises le rire reste une des valeurs refuges, les succès des spectacles des humoristes en étant la preuve. Gad El Maleh qui fit le plein cet automne sera de nouveau sur la scène du Zénith en novembre 2009. Avant lui Nicolas Canteloup refait la déco. Exit le vieux papier peint, on dégage les meubles, on dépoussière, on se retrousse les manches : il va y avoir du sport, du vrai. À chaque tableau, son univers. Un style différent pour chaque invité de marque. Frank Dubosc revient sur scène pour nous présenter son nouveau one man show. La vie d’un garçon “sympathétique” où le cidre a souvent remplacé le champagne. Didier Porte, lui, fera une halte à Quetigny salle Mendés France. Un p’tit gars qui aurait bien plu à Gainsbourg, provoc juste comme il faut : un sabreur qui a bon cœur, même s’il cache dans sa botte un poignard pour ne pas faire souffrir trop longtemps la victime. Avec les sujets que l’on considère aujourd’hui comme sérieux (politique, religion, consommation…), Didier Bénureau nous amuse et nous interroge. Il aime les personnages méchants, bêtes et crétins. Un amoureux de l’humour noir et de l’autodérision, à découvrir au Théâtre des Feuillants. Mais l’événement du genre sera sans conteste la venue de Valérie Lemercier. Après 6 ans d’absence sur scène et 3 spectacles couronnés chacun d’un Molière du meilleur one man show, Valérie Lemercier happée ces derniers temps par le cinéma, renoue avec le spectacle. Surtout à ne pas manquer car impossible à revoir sur DVD, l’actrice refusant de filmer ses shows. Voilà de quoi se dérider les zygomatiques. Une thérapie presque aussi forte que l’amour. Je finirais 2008 de l’autre côté du Channel avec Deborah Jane mon héroïne Gainsbourienne à moi, histoire de partager les plaisirs de l’amour et de l’humour. Pour 2009, lâchez-vous sans modération !