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Magazine Dijon
 N°83
 
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Bourgogne franche culture

Bourguignons, rappelez-vous votre hardiesse !

La Bourgogne se résume quelquefois à des images d’Épinal, un catalogue touristique : du bon vin, de la moutarde, une gastronomie exceptionnelle, des tuiles vernissées… Eh bien, tout cela vient des ducs de Bourgogne : Philippe le Hardi eut pour devise « moult me tarde », ce qui donna peut-être son nom à la moutarde mais surtout il légiféra sur la production du condiment, il imposa le pinot noir comme cépage de qualité dans la région, les constructions ducales développèrent les toitures vernissées colorées si reconnaissables et, en néerlandais, pour désigner un bon vivant, on l’appelle « un bourguignon », « een bourgondiër ». C’est tout dire.


C’est dire aussi combien cette époque des quatre grands Ducs qui s’étend du XIVe au XVe siècle entrelaça l’histoire de la Bourgogne et des Plats Pays, votre histoire et la mienne.
Il suffit d’un mariage entre Philippe le Hardi, le jeune fils du roi de France, et Marguerite de Male, fille du comte de Flandres pour lier nos destins. Le duc et ses successeurs allaient peu à peu rassembler, unir, organiser tous ces territoires éparpillés au Nord, d’Arras et Lille jusqu’à Amsterdam pour former les Plats Pays (le berceau de la Belgique et des Pays-Bas actuels). Ceux-ci, alors riches de leur industrie drapière, allaient permettre aux ducs de briller par des banquets fastueux, des conquêtes à la Game of Thrones et un mécénat exceptionnel. Allez voir au Musée des Beaux-Arts les pleurants de Philippe le Hardi : ils sont l’œuvre de Claus Sluter, une sorte de Michel-Ange méconnu des Plats Pays, né à La Haye, formé à Bruxelles, et mort à Dijon, trajectoire parfaite pour l’époque.
Ainsi, vous, Bourguignons, avez créé un état européen, le saviez-vous ? Moi, Belge néerlandophone je suis inexplicable sans les Ducs et les Ducs sont eux inexplicables sans les Plats Pays.
Alors quel bonheur de recevoir un mail de la gardienne du puits de Moïse, ce secret dijonnais bien gardé, qui me parlait des nombreux touristes néerlandophones qui viennent visiter le lieu, mon livre à la main. Maintenant à vous, les Bourguignons ! Je me plais à rêver que la Toison d’Or se mette de nouveau à évoquer plus qu’une galerie commerciale.■ Bart Van Loo


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