Pintemps 2014
N°58On a bouclé ce mag un 1er avril. Un lendemain de second tour où chacun a envie de recharger les batteries, après avoir vécu ou supporté une campagne épuisante, qui a amené les Dijonnais à s’interroger sur leurs envies pour leur vie et leur ville.
Il faudrait un Prévert pour évoquer la nostalgie qu’on peut avoir en regardant ces vieilles cartes postales. Des cartes du Dijon d’avant la révolution (celle de 1968), un temps que les moins de 20 ans n’ont pas pu connaître et que les autres regardent avec une pointe d’envie, ou de moquerie.
Il y avait des bagnoles sur les places publiques, mais la ville était moins embouteillée. Et la vie prenait des couleurs qu’on ne retrouve pas sur les photos actuelles. Ce qui ne veut pas dire qu’on plaide pour le retour des voitures au centre-ville, cinquante ans après !
Le lac Kir sortait de terre, certains pleuraient leurs jardins disparus (déjà), d’autres étrennaient leur premier maillot de bain.
La Fontaine d’Ouche devait faire rêver nos hommes politiques actuels, qui comptaient déjà, à l’âge de dix ans, les trottinettes et les grues pour croire à l’avenir de leur ville.
Sur la photo de la place de la Libération, il n’y a que la tour Philippe le Bon pour enlever du sérieux à la mairie, au maire d’alors (mieux vaut l’écrire que le prononcer) et au musée. En ce temps-là, on comptait déjà sur le Moyen-Age pour sauver Dijon de l’ennui, on pensait à piétonniser le centre, à remettre du vert dans la vie. Respirait-on mieux ? Pas sûr, on étouffait un peu, et on ne pensait qu’à partir ailleurs.
En fait, aujourd’hui, on entame peut-être simplement une Renaissance, pour Dijon. Faites des photos, pour montrer à vos descendants qui vivront sous des bulles de verre, car l’air sera devenu irrespirable aux beaux jours, ce qu’ils ont raté. Un présent imparfait qu’on vous offre, dans ces pages, pour sourire à l’avenir. ■ GB