Printemps 2019
N°78Amis visiteurs, envoyez nous votre carte postale BINGBANG
Pas question d’envoyer des cartes postales partout dans le monde pour annoncer la réouverture du plus grand musée de France après le Louvre. On va attendre que vous vous fassiez photographier avec ce mag dans les bras, devant les tableaux ou dans les cours, pour passer les meilleurs clichés. L’art de la provoc, pour nous, ça fait aussi partie des beaux arts.
Les Dijonnais ayant un peu de culture autre que bistronomique ont envoyé cet hiver dans le monde le film promotionnel réalisé en pleines fêtes de Noël. Un court-métrage façon « Harry Potter et le Duke of Burgondy » montrant un enfant partant découvrir le futur musée, aux côtés d’un Philippe le Bon sorti de son cadre.
Pour la réouverture solennelle, le 17 mai, on filmera le même comédien regardant un funambule avancer dans le ciel dijonnais, au-dessus de la place de la Sainte-Chapelle, jetant au duc actuel la clé ouvrant les portes du nouveau palais.
On a pu visiter, à quelques semaines de l’ouverture officielle, ce lieu emblématique de la vie dijonnaise depuis 600 ans. Un espace métamorphosé encore à moitié vide (ou à moitié plein, pour les plus optimistes) qui va devenir demain un nouveau lieu de vie, de rencontres, au cœur de la cité.
On vous en donne un aperçu, dans ce numéro dans l’art du temps. Difficile de vous montrer, comme on l’avait fait il y a quelques années, la campagne de pub refusée afin de ne choquer personne.
« Un musée beau à croquer », avec le visuel reprenant le tableau d’Adam et Ève que nous avons détourné pour la couverture du mag que vous tenez entre les mains, voilà ce qu’on aurait pu voir partout. Ou encore « un musée beau à pleurer », avec les pleurants peints par Ming, artiste dijonnais sacré superstar auquel personne ne pourra échapper, cette année, puisqu’il sera aussi à Ornans, ainsi qu’au Petit Palais à Paris…
Pour faire consensus, et annoncer au monde « un musée métamorphosé », nos édiles ont préféré les tombeaux des ducs, image d’éternité plus que de modernité, certes. Mais image sublime et œuvre que le monde entier nous envie, à commencer par les Flamands qui vont venir en nombre voir comment on a traité le palais new look de « leurs » ducs.
Ils découvriront du coup les autres chefs-d’œuvre ressortis des réserves ou de leur cadre habituel, que des centaines d’artisans locaux et régionaux ont bichonnés, magnifiés au fil des mois, voire des années. On devrait aussi féliciter les équipes qui ont métamorphosé les environs, donnant une base solide au nouveau quartier des arts. « Le béton, c’est beau aussi », c’est François Rebsamen qui le dit, et personne ne l’a contredit. On en a juste vu certains lever les yeux au ciel. Pourtant, on n’était pas dans la salle des fresques…
■ Gérard Bouchu