Eté 2013
N°55Il publie cet été « La Bourgogne pour les Nuls »
En quoi ce livre se distingue-t-il des centaines d’autres qui découpent la Bourgogne en microrégions, en villages pittoresques, en monographies nostalgiques, en tranches d’histoire ou en guides des vins de terroir ?
Il y a en effet des bibliothèques entières de livres sur la Bourgogne. Mais la quasi-totalité d’entre eux se consacrent à un lieu précis, à une période historique, à un fait d’armes, à un personnage important, à un vignoble, etc. Ce qui caractérise La Bourgogne pour les Nuls, c’est son parti pris de considérer la Bourgogne de façon globale, et de traiter ses quatre départements à égalité. L’histoire, le patrimoine, le tourisme, le vin, la gastronomie sont racontés à travers tous les territoires de cet ensemble pas toujours cohérent : la Bourgogne, ce n’est pas que Dijon, Beaune et Vézelay !
Vous racontez la Bourgogne « des dinosaures jusqu’à Guy Roux » (sic). Vous parlez évidemment de Brunehaut, Lamartine, Eiffel, Kir, etc. : la Bourgogne n’est-elle qu’une région de vieilles histoires, accrochée à son passé ?
Non, heureusement pour elle ! On ne peut raconter la Bourgogne sans évoquer son passé, particulièrement riche, et sans expliquer tous les sites qui en font l’attrait touristique : Bibracte, les Fontaines salées, Cluny, Vézelay, etc. Mais on aurait tort de minimiser le présent bourguignon : l’économie, le vin, la culture, la gastronomie, qui sont les clefs de l’avenir de cette région aux multiples talents.
Et les sacro-saints ducs de Bourgogne, est-ce que votre livre va enfin permettre de comprendre leur histoire compliquée ?
Vous jugerez par vous-même ! Si l’histoire de la Bourgogne ducale est si compliquée, c’est qu’elle s’inscrit dans un contexte qui l’est encore davantage : quand on explique que ce sont les Bourguignons qui ont vendu Jeanne d’Arc, on étonne toujours un peu l’auditoire ! C’est aussi parce que la Bourgogne de cette grande époque était davantage centrée sur la Flandre et ses richesses que sur Dijon, qui fut d’abord la nécropole des Ducs…
Votre livre va-t-il contribuer à détourner vers la Bourgogne les touristes potentiels du TGV ou de l’autoroute, au-delà des poncifs habituels sur la moutarde, les escargots et l’inénarrable « ban bourguignon » ?
Je l’espère. Le vacancier qui ouvrira La Bourgogne pour les Nuls sur une aire d’autoroute ou à la gare de Lyon y trouvera, j’en suis sûr, des dizaines de raisons de faire halte en Bourgogne. J’ai essayé de multiplier les anecdotes originales, les idées de promenade, les aventures humaines ou les lectures qui donnent envie de découvrir la vraie Bourgogne, derrière les clichés habituels…
Pourtant, ce gros livre n’est pas un guide touristique, alors à qui s’adresse-t-il en priorité ? Peut-être aux Bourguignons eux-mêmes ?
Pourquoi pas ? Quand on raconte la Bourgogne « globale », comme j’ai voulu le faire, on a une grande chance d’intéresser les Bressans à l’histoire des Ducs, de faire découvrir aux Sénonais les charmes de la Loire, de donner aux Dijonnais l’envie de lire Colette, d’initier les Auxerrois au pouilly fumé, que sais-je encore ? Oui, je m’adresse d’abord aux Bourguignons !
■ Propos recueillis par Gérard Bouchu