
Mettre des visages chinois sur des Beaunois(es), fallait oser. Mais à Beaune, ce genre de provocation fait rire. Jaune, bien sûr. Y aura-t-il cet hiver autant de monde pour s’arrêter devant les toiles de Yin Xin aux Hospices de Beaune que devant le polyptique du Jugement Dernier de Van der Weyden ? Deux sujets de méditation différents, certes, mais qui se complètent… Voir les créateurs de l’Hôtel-Dieu, Nicolas Rolin et Guigone de Salins, prier pour le salut de leur âme (et l’oubli de toutes leurs petites vilénies) rassure ceux qui croient en Dieu.
Et la provocation artistique signée par un artiste chinois reconnu est plutôt rassurante, elle aussi. Car elle reste dans le domaine de la douceur et surtout de l’esthétisme. Le seul domaine que l’on peut tolérer, à Beaune, avec le vin. Et les Chinois, on les aime bien, c’est le vin qui les guide jusqu’à Beaune. L’autoroute aussi. En attendant la future Cité des Vins et des Climats, à la sortie de l’autoroute justement (emplacement géostratégique par excellence), petite balade dans une ville où l’odeur de l’argent n’arrive jamais à chasser celle du vin, heureusement.