Décembre 2009 Janvier Février 2010
N°41
Les gens ne sont pas raisonnables non plus. Ils veulent du Loiseau, mais pas cher. « Loiseau des Vignes », à Beaune, en l’occurrence. Un courrier vengeur, rien n’allait : on sort avec la faim, la table est mal placée, le vin mousse… Alors nous y sommes retournés. Menus à 23 et 28 € (3 plats), deux verres de Bourgogne, une eau minérale, 75 € pour deux. C’est trop cher ? A bien regarder, pas tant que ça. Les entrées sont minus et surtout, la carte des vins manque cruellement de vins modiques et bons ; il s’en trouve, même en Bourgogne. Mais il est certain qu’avec un Coche-Dury, un Ramonet, un Comtes Lafon, l’addition double aussi sec, si on peut dire. A 37 € le verre, on a en effet le droit d’exploser. Mais pour le reste, attention : c’est le haut niveau, produits et travail. Un seul exemple, la purée. Pour faire une purée pareille (pas loin de valoir celle de Robuchon), il faut de la ratte, un super beurre, et du monde pour tamiser. C’est tout et c’est toute la différence : cette purée redéfinit la purée de pommes de terre. Le reste est, avec nuances, à l’avenant. Allez regarder ailleurs dans la ville : pour ce prix-là, vous pouvez avoir plus ; vous aurez rarement aussi bien, à midi en tout cas, même si ce n’est pas la générosité qui domine. Le soir, oui, c’est trop cher. C’est assez général d’ailleurs, le soir on dirait qu’il n’y a que les riches qui sortent. Pour les autres, c’est purée mousseline ou pizza, y z’avaient qu’à bosser à l’école.JM
31 rue Maufoux, à Beaune.
Tél. 03-80-24-12-06.
Formules (midi) : 20 - 23 - 28 €. Soir : 59 €
Un ancien chai du XVIIIè relifté XXIè, ouvert sur jardin et transformé en annexe bistrotière de « chez Lameloise », comme on dit toujours ici. Impossible de le manquer : au centre du village, suffit de prendre la rue à gauche en venant de Dijon, après avoir salué la maison-mère. L’équipe qui a repris le flambeau, après le départ du dernier des Lameloise (Eric Pras & Lionel Freitas, pour les nommer !) a voulu rendre hommage aux trois générations de restaurateurs qui ont fait les grandes heures de la ville. Lieu ouvert pour une cuisine qui l’est tout autant, sur le monde comme sur les convives. Recettes d’hier et d’aujourd’hui, travaillées par une équipe jeune, au tour de main certain : on peut les regarder travailler quand on est en bas ; si l’on vous planque dans la mezzanine, vous rigolerez moins. Sauf si vous êtes entourés de villageois évoquant leurs souvenirs, dans ce cas là, c’est pas triste. GB
2, rue de la poste,
71150 Chagny.
Tél : 03-85-87-08-67.
Menu Générations » à 28 €. Menu-carte 34 €.
Tlj sf dim soir et lun.
Joli endroit, on dirait un café peint par Hopper. Quand il fait beau, on s’épate sur la terrasse, on se croirait transporté au XVIIIe, en plein coeur du quartier du Marais à l’heure du brunch ; comme dans les coulisses de notre (ex) place Royale à nous. Le patron, on l’avait connu un peu plus loin, à « la Cantine », oeuvrant dans le bien vu pas bien cher. Succès. Du coup, il a pu racheter cet établissement en déshérence. Le niveau s’est élevé, les prix pas trop. Le cuisinier ne manque pas de talent, les assiettes sont généreuses et il y a des petites attentions, la mousseline de carottes au cumin est craquante, l’entrecôte plus large que les idées d’un quaker, les desserts font accourir les travailleuses du tertiaire ; on a goûté aussi le plat du jour, belle volaille aux girolles ce jour-là. Au bout du compte, une bonne adresse de plus dans ce quartier favorisé, entre modernisme et tradition, avec des vins au verre sagement comptés et une façon très honnête, optimiste, d’envisager la profession. A soutenir donc, sans autrement chipoter. JM
Dijon, rue Vauban - Tél. 03-80-35-56-42.
Menu du jour 15 €. Carte 25 €..
Jean-Christophe Moutet (qui a servi le bon roi Lameloise pendant 11 ans) aime manifestement travailler dans les villages vignerons bourguignons. Après Mercurey, Meursault, Beaune et Chagny, on le retrouve (enfin) chez lui, à l’étage d’une vieille maison vigneronne de Pommard, à 10 mètres du clocher du village. Vue panoramique, décor à la fois classique et moderne, tout comme la cuisine. Savoureux œuf de poule à la neige en meurette d’escargots de Bourgogne, étonnant sandre poêlé en écailles croustillantes, racines rouges, queule de bœuf, câpres et anchois. Et superbe carte des vins, avec quelques introuvables. Pommard village à 29 €, sinon, dans le genre bonne affaire. Réservez votre table côté veranda, pour la vue sur les vignes. Et prenez le menu surprise à 45 € servi selon l’humeur et les produits ! GB
1 rue de Nackenheim
21630 Pommard.
Tél. : 03-80-22-21-79.
Menu 24 € le midi. Menus 28 €, 40 €, 45 €. Tlj sf mar et mer.