Hiver 2019/20
N°81Pour se donner une idée juste de la vie des collectionneurs d’autrefois, on a la chance, à Dijon, d’avoir un hôtel particulier resté dans son jus. Un peu comme si rien n’avait changé depuis la disparition de ses derniers propriétaires. Du coup, tout paraît étrange, fantastique, quand on pousse la porte, dans cette rue des Bons Enfants qui a tout d’un coupe-gorge, à la nuit venue. Il y a la gardienne des lieux, qui en impose d’entrée, l’escalier qui mène dans une salle où l’on croit halluciner en apercevant une scène d’hiver signée Breughel, à peine dérangé par des êtres fantomatiques qui trottinent en silence. Le plancher craque, on se sent comme un intrus mettant les pieds pour la première fois dans un salon, du temps où on recevait encore. Un gardien jeune, rigolard, nous ramène au présent et à l’expo Bartholdi. On a du mal, même placé au pied du mur, à imaginer qu’on est en train de suivre un vagabondage en Égypte et au Yémen d’un touriste pas comme les autres. Dessins, aquarelles, photographies, on suit Auguste Bartholdi à travers ses carnets de voyages, en passant même trop vite devant ses calotypes. Des photos d’avant la vogue de la photo, des témoignages d’artistes, plutôt. Par la main comme par l’appareil, l’artiste capte l’instant, le magnifie. Laissez-vous guider par vos émotions, ou le livret d’accueil. Il y a des visites commentées, et même une en musique. Y’a qu’à demander.
Jusqu’au 16 février au Musée Magnin, à Dijon. Fermé lundi, attention. Entrée : 3,50 €. Plus d’info sur musee-magnin.fr