été 2014
N°59C’est Chronique chez Binoche
« Love, love, love… all you need is love ». Avec cette chanson les Beatles donnaient peut-être de l’espoir dans un monde qui croyait encore à l’utopie. Mais déjà celui-ci était en pleine mutation et les illusions s’évaporaient telle la fumée psychédélique de cigarettes mal roulées. Les festivals de l’époque avaient pour nom Monterey Pop, Woodstock et déjà la fin du rêve avec le tragique festival d’Altamont. Les années soixante nous laissaient un léger goût d’amertume. Loin du Summer of love de 67 qu’avaient vécu les haut perchés de Haight Ashbury du côté de San Francisco, seules nous arrivaient les images d’un monde fantasmé que nous essayions de reproduire au fil des décennies. Je me souviens encore du sourire moqueur de Carlos Santana lors d’une interview pendant l’une des 1ères éditions des Eurockéennes : « The dream is over. » C’était déjà le début des années 90. Les temps ont changé, les festivals se sont surmultipliés avec plus ou moins de réussite et plus ou moins de sens dans leur contenu. Mais se retrouver en tribu, planter sa tente dans un coin improbable, se rouler dans l’herbe ou dans la boue restent des plaisirs inavoués : Love is love, enfin jusqu’à un certain âge ! Au moment d’écrire ces lignes, la crise des intermittents met de gros points d’interrogation quant au déroulement de ces rendez-vous estivaux, car ce n’est pas forcément l’amour qui règne entre les différents acteurs ! Chacun défendant ces intérêts avec conviction et parfois maladresse. Mais que serait le monde du spectacle sans eux ? Alors, faisons quelques incantations shamaniques, quelques danses de l’amour, invoquons la « zénitude » pour retrouver le chemin de la raison et souhaitons que cet été 2014 nous réserve quand même quelques heureuses surprises ! Cela devrait commencer avec la première édition de l’Oeno Music Festival dans un Zénith complètement détourné avec deux scènes en extérieur et une en intérieur, agrémentées d’un village des vins. Le mélange musique et culture vinicole devrait en ravir plus d’un, au même titre qu’une programmation éclectique et multi-générationnelle. Entre Morcheeba et La Rue Ketanou, UB40 et Renan Luce, Missil, Fakear, Holly Cook ou Têtes Raides entre autres et une belle représentation de groupes régionaux, dont les bien nommés Romanee Counteez, les prometteurs Sunless, Saï et Teldem Com Unity, le choix est large et généreux. Le Chien à Plumes, quand à lui, s’est habillé de sa plus belle parure et de ses lunettes noires pour partager trois jours d’amour de la musique et de choix artistiques osés. Avec en tête de proue Tiken Jah Fakoly, la belle Ayo, les énergiques Skip The Use et les très festifs Chinese Man et Deluxe, le choix est riche ! Tout ça dans un cadre bucolique, on peut préparer son maillot, ou pas, et hop à l’eau et tous à poil ! Dans un autre esprit, le No Logo est un festival naturel et éthique, né d’une initiative indépendante, prônant la liberté de pensée et la prise de conscience collective dans un lieu incitant à respecter la nature et défendant des valeurs simples en associant les acteurs locaux. Essentiellement axé sur le reggae, ce nouveau venu dans le monde des festivals devrait confirmer pour sa deuxième année la force de son concept.
A l’affiche Jimmy Cliff, Patrice et Linton Kweesi Johnson devraient enflammer les jurassiennes Forges de Fraisans. Pour finir l’été, direction le Cabaret Vert à Charleville-Mézières. Ici, l’âme d’Arthur Rimbaud devrait survoler cette édition qui s’annonce hargneuse avec Placébo, Prodigy, Metronomy ou la fougue de M et de Fauve. La fée verte donnera tout son perfide amour pour la réussite de cette fête païenne. L’été sera t il Love ? Qui sait ? Love is all you need and be happy !!!!!!
Oeno Music festival 11/12/13 juillet : www.oenomusic-festival.com
Le Chien à Plumes 8/9/10 aout : www.chienaplumes.fr
No logo festival 13/14/15 aout : www.nologofestival.fr
Le cabaret Vert 21/22/23/24 : www.cabaretvert.com