Hiver 2014 2015
N°61
Demander à Alexis Doré de faire la couverture de Bing Bang, c’était un poil risqué. Dans cette rédaction décalée, il est arrivé un peu par hasard. Faut dire qu’on fait nos réunions de travail autour d’une table, à l’Alchimia, le bistrot-galerie-garderie pour jeunes de 7 à 77 ans qu’il a créé avec son pote Christophe. Un bistrot où il s’occupe de la programmation artistique, voire de l’animation, n’étant pas le dernier à lever le coude ou à jouer avec ses copains. Ceux d’avant, qui l’ont suivi durant sa période punk (il braillait la nuit dans un micro, après avoir vendu du parquet le jour), et ceux de maintenant, qui le découvrent à travers ses installations, ses photos d’une ville pour laquelle il a une certaine tendresse, même si celle-ci est bien cachée. Il n’a pas osé, à l’époque, accepter les 10 000 euros de la ville pour un "Dijon vu par" qui aurait secoué la torpeur estivale. Bon, comme n’a pas les moyens de le payer autant pour les 100 tronches dijonnaises dont il va tirer le portrait dans les 10 mois à venir, va falloir monnayer ça avec Christine Martin, l’adjointe à la culture. Du coup, il l’a programmée entre un chef tatoué de bas en haut et un tueur repentant qu’il a rencontré un soir à la Péniche, son autre port d’attache. Je lui ferai juste sa préface, à l’Alex, s’il fait un bouquin. Doré sur tronches, que ça s’appellera ! Forcément.
■ GB