65
Magazine Dijon

hiver 2015

 N°65
 
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03

Alain Guilhot Light is life !

Après 40 années passées, de Lyon à Shanghaï, de Cannes à Kuala Lumpur, à éclairer le patrimoine mondial d’hier et d’aujourd’hui, Alain Guilhot revient à Dijon et transforme le vieil Hôtel de la Cloche en symbole de la modernité. Chapeau, l’artiste.


Alain Guilhot
Alain Guilhot © Nicolas Coupet

C’est à grâce à LOUSS, un créateur de lumières Led installé à Gevrey-Chambertin, que la façade Cloche a pu se refaire une beauté qui la rajeunit, à la nuit tombée. Miracle des temps modernes...

Une rencontre lumineuse. Qualificatif un peu faiblard pour présenter cet architecte des lumières, ce magicien échappé de la grisaille ambiante, une fin d’après-midi de novembre, pour nous faire voir la ville et la vie en couleurs. Au lendemain du week-end le plus noir qu’ait connu la France depuis janvier, des milliers d’automobilistes, de piétons, d’usagers du tram se sont arrêtés place Darcy pour découvrir une façade éclairée aux couleurs d’un drapeau devenu plus que jamais un symbole. Symbole intergénérationnel fort et réconfort certain pour des êtres venant de tous les horizons, sur cette place née pour accueillir les voyageurs descendant du train, les plus riches pouvant seuls s’offrir alors une nuit dans le mythique Hôtel de la Cloche. Un mythe quelque peu mangé aux mites, au fil du temps, mais qui s’est offert en 2015 un lifting complet, avec une rénovation dont nous reparlerons à la fin de l’hiver. Alain Guilhot est venu à Dijon alors qu’il avait le cœur gros, puisqu’il venait d’apprendre que Lyon, sa ville natale ou presque (il est Stéphanois), venait de supprimer cette Fête des Lumières qu’il a contribué à créer, il y a plus de quinze ans, et pour laquelle chaque année ses fils et lui se battent afin de donner des spectacles de plus en plus innovants ou surprenants, devant des millions de visiteurs. Alain, on l’a connu en fait à Lyon, lorsqu’il avait métamorphosé sa ville, au point que, vampires d’un nouveau siècle, on attendait la nuit pour sortir, se faufiler sur les ponts, grimper à Fourvière pour découvrir les toits, le fleuve, l’architecture, les détails d’une ville qui nous auraient échappé sinon.

La venue à Dijon du père fondateur du concept et du patronyme Architecte Lumière serait peut-être passée inaperçue (encore que ce diable d’homme passe difficilement inaperçu, surtout quand une blonde mignonne croise son chemin) si les circonstances n’avaient transformé une commande passée par la famille Jacquier en œuvre d’actualité. Une œuvre d’art comprise par tous, immédiatement, sans qu’il soit besoin au magicien de la lumière d’expliquer les tours de passe-passe qui ont permis à son complice, Daniel Gloton, l’homme de l’ombre (tout est relatif) de mener à bien le chantier.

Ce dernier, qui vit à Broin, près de Gevrey-Chambertin, a été ravi de travailler à deux pas de chez lui : pour une fois, Alain Guilhot ne lui a pas demandé de peindre en rouge la Tour Eiffel pour honorer tel dirigeant chinois de passage ou illuminer de teintes bariolées la plus haute des tours du monde (ou simplement de Kuala Lumpur).

Et tout ça, bien sûr, à deux pas d’un arc de triomphe que personne ne prenait plus au sérieux, depuis longtemps. Et qui est devenu lieu de rassemblement, à la lueur des bougies allumées dans la nuit, lui aussi.
Deux combats pour donner de la vie à la nuit qui n’auraient rien eu de commun, bien sûr, si les circonstances n’avaient pas ramené Alain à Dijon, à l’heure où l’on voyait dans le monde entier des bâtiments s’éclairer aux couleurs de la France. Dijon où il a fait ses débuts - et oui -, il y a quarante ans, avant même de créer sa première entreprise lyonnaise... Et c’est à sa première épouse que l’on doit peut-être cette destinée exceptionnelle. Privé de bon repas par une femme qui ne prétendait nullement être un cordon bleu, il est allé passer ses nerfs dans le jardin et a commencé à éclairer la façade, les arbres. Cette maison, qui ne concourait pas non plus au titre des plus belles maisons de France, a trouvé cette nuit-là une nouvelle vie, et lui aussi, par la même occasion.
Quarante ans après, c’est aussi un signe du destin si Marie-France Guyot-Renaud, la nouvelle Présidente des Cordons Bleus, l’a intronisé au sein de cette association - si redoutable dans le passé - qui s’amuse à défendre à sa façon les couleurs de la France à travers le monde.
L’important, c’est qu’il puisse donner l’an prochain un peu d’aide (et beaucoup de leds) aux équipes municipales chargées des illuminations de la ville, non seulement pour les fêtes mais au quotidien. Dijon, parfois, qui donne l’impression qu’on est revenu au temps heureux des allumeurs de réverbère, métier dont Alain Guilhot se déclare l’héritier, en toute humilité.

Pour en savoir plus, vous avez rendez-vous avec ce pionnier français de la lumière au service du patrimoine sur son site alainguilhotlumiere.com. Ou sur lightislife.net pour ceux qui n’auraient pas pu avoir entre les mains le livre Light is Life consacré aux trente premières années d’Architecture Lumière.

■ Gérard Bouchu

Grand Hôtel La Cloche illuminé


 
 

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