Décembre 2009 Janvier Février 2010
N°41Gérard Bouchu
La dernière chronique de Jean Maisonnave, que l’on ne peut taxer de fasciste, faisait dans l’humour noir, certes, mais on ne peut enlever ce fond de vérité : c’est effectivement dans les brasseries munichoises qu’Hitler tint ses premiers meetings politiques, c’est juste un fait historique qu’attestent encore certaines inscriptions. Ce qui n’incrimine en aucune façon les brasseries. Celles-ci, peut-être faut-il le souligner, étaient des lieux où l’on venait d’abord boire de la bière (d’où le nom), tout en mangeant, à toute heure, des plats roboratifs. Très autrichien ou bavarois, tout ça. Le genre a beaucoup évolué. Mais comme elles sont des lieux populaires, c’était un bon terrain pour discourir. Des lecteurs ont confondu l’esprit café, très parisien, et donc très dijonnais, qui a vécu ses meilleures heures, comme ils le disent justement, du temps du Flore et dans les autres bistrots célèbres de Saint-Germain. Hitler ne fréquentait pas les cafés viennois, équivalents de ceux cités par nos lecteurs d’un jour (qu’on ne reverra plus !) et que j’adore, bien sûr (je parle des cafés viennois). On y lit même des journaux régionaux ou internationaux. Un Bing Bang y aurait certainement sa place, les Viennois ayant de l’humour à revendre, tout en étant très stricts, comme nous, sur le problème nazi et le massacre de la population juive.
Gérard Bouchu