
Une fois passée la vente des vins, et avant le réveillon ou même la Saint-Vincent, on ne rencontre plus grand monde à Beaune. Les marchés de Noël, les Beaunois vont les faire à Vienne. Ou à Strasbourg, à la rigueur. Heureusement, on en croise quelques-uns qui connaissent les bonnes adresses et ont du nez pour dénicher les nouveautés intéressantes, et des touristes qui viennent acheter du vin et qui regardent les lieux où il y a de la vie. Il y a des endroits où ils fraternisent, c’est bon signe.
Beaune, on le sait, attire les chefs japonais amoureux du vin, et les amateurs de Bourgogne adorent les chefs japonais, encore plus quand ils cuisinent à la française. Le Bénaton, rue Faubourg Bretonnière, et Bissoh, rue Maufoux, représentent un peu les deux façons de s’intégrer à Beaune pour un chef japonais. Entre les deux, on trouve tout ce qu’on aime. Géographiquement, déjà. Car sur quelques dizaines de mètres, c’est un condensé de vie beaunoise qui vous attend. On pourrait chercher plus loin, mais l’hiver, il fait froid.
Par exemple, pile poil entre ces deux-là, on aime bien La Dilettante, à deux pas de la moutarderie Fallot. La cuisine ouverte participe au charme et à l’ambiance de ce bar convivial qui joue aussi la carte épicerie fine. Que des produits en provenance des fermes et maraîchers du coin dans l’assiette, et des vins nature dans les verres. L’homme derrière le bar est très nature lui aussi, et très beaunois. Un régal pour les amateurs des deux cultures. Et sa femme est japonaise, elle accueille les touristes égarés en journée, qui sont ravis de lui demander d’où elle vient, avant de s’inquiéter de savoir ce qu’ils pourront boire et manger. Après, ils vont acheter leurs pots de moutarde, ravis. ■ GB
La Dilettante :
11, fg Bretonnière. 03 80 21 48 59.
Tlj sauf sam et dim, 12h-minuit.
Le Maufoux
45, rue Maufoux. 03-80-80-02-40. Ouv lun-ven midi et soir. Formules 27-32€ - www.lemaufoux.fr
Si l’on vous dit que c’est le petit frère du Soufflot de Meursault, notre coup de cœur dans les vignes l’an passé, vous allez y courir ventre à terre. Mais attention, ici, c’est vraiment un bistrot, tenu par Laurianne, la femme du chef fou du Soufflot, qui a préparé la carte. Les œufs parfaits meurette en cocotte sont une tuerie, pour prendre des mots dans l’air du temps. Le bœuf bourguignon fait partie aussi des plats incontournables et rassurants. En fait, voilà un couple de Joviniens qui a tout compris. Plutôt que d’attendre les touristes à Avallon ou Irancy, ils ont préféré venir sur la côte de Beaune, avec leur équipe, là où il n’y a qu’à ouvrir la porte pour voir entrer du monde. Le week-end, pas fous, ils repartent chez eux, peinards. Des trentenaires heureux, qui font un super boulot et qui ont tout compris à la vie de restaurateurs en 2020. Et comme le bistrot partage un quart des allocations avec le Soufflot, côté vins, vous aurez ici de belles surprises.