Avril 2008
N°34
Nous prendrons désormais un malin plaisir à utiliser nos personnalités dijonnaises à contre-courant. Premier invité à passer sur le gril : Stéphane Derbord le chef du restaurant éponyme a goûté « sans a priori » la junk food. Première info : le restaurateur confesse bien volontiers fréquenter les fast food pour ses enfants. La première impression du chef étoilé est un grand classique : le sandwich n’est pas très docile, il faut s’étirer de tout son long pour s’enlever le pain de la bouche. Première appréciation du chef ? « Ce n’est pas mauvais, c’est même bien fait, équilibré, lâche Mac Derbord. Je défends l’idée que l’on a besoin de tout ça pour parler de gastronomie. » Mais le chef a un autre argument pour expliquer le succès de la fast food. « on devait manger des sandwiches avec des baguettes vieilles de deux jours. Mac do a permis de renouveler le genre de l’encas et s’est adapté aux nouvelles exigences des consommateurs qui veulent déjeuner rapidement et chaud – c’est important de manger chaud », analyse Stéphane Derbord. Enfin, en allant plus loin, le chef pense que les fast food américains ont profité de la frilosité des restaurateurs français à accepter les clients en famille. Même au niveau de la note (6,40 euros) le restaurateur est plutôt content de son petit menu. À une condition, dit-il : de ne pas en abuser et surtout de ne pas oublier l’éducation gustative de nos descendances. Mais c’est évident que le fast food a fait des émules, tous les restos un peu branchés proposent de revisiter ce grand classique : on pense en particulier au tsé-tsé et son french burger, chez Septime ou encore La Ruelle pour ne citer que ceux-là. On en reparle dans le prochain numéro de Bing Bang puisque quelques chefs ont accepté de cuisiner le hamburger à leur sauce.
PL