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Printemps 2019

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2019 en mode Courbet Hommage à Gustave Courbet

D’aucuns connaissent L’origine du Monde, son sulfureux tableau qui, aujourd’hui plus qu’hier, n’en finit pas de faire scandale. Mais derrière ce génie du réalisme, se cache un comtois libertaire qui mit son art au service de ses idéaux. Gustave Courbet est né il y a 200 ans à Ornans dans le Doubs. Hommage à l’un des artistes les plus anticonformistes du 19e siècle.


Courbet - tableau de Yan Pei-Ming
Courbet - tableau de Yan Pei-Ming
© Yan Pei-Ming
Gustave Courbet peignant dans son champ
Gustave Courbet peignant dans son champ © FN Feyen-Perrin

Je suis né le 10 juin 1819 à Ornans, surnommée « petite Venise comtoise » en raison de ses maisons mitoyennes construites en encorbellement sur la Loue, l’une des plus belles rivières de Bourgogne Franche-Comté.
Le spectacle offert par le reflet sur l’eau des ponts, maisons et fleurs qui ornent les fenêtres, a sans doute inspiré mes premiers tableaux. Mais c’est en m’enfonçant, encore un peu plus loin au fond de la vallée pittoresque de la Loue, que j’ai peint mes plus belles toiles (Vue d’Ornans ou Le miroir d’Ornans, Le Pont de Nahin, Le chêne de Flagey, Paysage avec source, La grotte de la Loue…).
J’aime ma région natale, mon pays, les miens aussi, à qui je rends fréquemment hommage dans nombre de mes peintures. Je ne renie pas d’où je viens et même à la capitale, je me présente "Gustave Courbet d’Ornans".
Je suis si fier de mes origines ! J’ai vécu une vie trépidante à Paris, j’ai côtoyé les plus grands, Proudhon, Baudelaire, Monet, mais aussi Manet et Cézanne qui trouvèrent en mes toiles une source d’inspiration essentielle. Mais toujours, c’est en Franche-Comté que je suis revenu pour mettre en couleurs un pays qui m’inspire tant. Tout le monde le sait, la nature et l’eau sont importantes dans mes œuvres ; peut-être tout simplement parce qu’elles sont abondantes là d’où je viens.
Et la neige, celle qui, chaque hiver, recouvre les paysages influençant mes balades, « il la peint comme personne », disait de moi Cézanne. Ainsi, même si les portraits et nus ont fait parler de moi à mes débuts, c’est bien grâce à mes nombreux paysages, qu’on se disputait ma peinture, dès 1854, à Berlin, Vienne ou ailleurs, pour avoir l’honneur d’exposer, comme l’on me nomme aujourd’hui, "Le grand Courbet".

Le miroir d’ornans
Le miroir d’ornans © Musée Courbet

Voilà comme on imagine l’intro de l’histoire de sa vie, à GC. 58 ans de travail acharné et de scandale érigés en mode de vie, qui le conduisirent sur les chemins de l’indépendance intellectuelle et du succès. Outre ses toiles, c’est aussi son esprit que l’on aime, cette façon bien à lui de bousculer les conventions et la hiérarchie des genres. Courbet c’était aussi l’art d’être libre.
Le Doubs célèbre l’enfant du pays

Courbet revendiquait n’appartenir à aucun régime, si ce n’est à celui de la liberté. Libre de penser, libre de peindre un sexe féminin nu, voluptueux, intitulé « L’origine du Monde », tableau qui a fait connaître son nom un peu partout dans le monde. Il était un amoureux du vivant, un peintre qui savait lire l’âme derrière les visages et ajoutait de l’émotion aux paysages. Le résultat sur la toile est émouvant, sincère. L’homme avait de l’audace. Avec les Casseurs de pierre et Les Paysans de Flagey de retour de foire, il fait entrer le petit peuple au Salon et traite les sujets populaires sur de grandes toiles.
Ornans et son département sont suffisamment fiers de leur enfant du pays pour lui faire l’honneur d’un bicentenaire à sa hauteur. Expos, concerts, colloque et tutti quanti. On nous annonce une programmation « foisonnante, au rayonnement national, voire international » mais surtout des rendez-vous inédits dévoilant des facettes de l’artiste encore méconnues du grand-public.

« Petit arbre » Ferdinand Hodler
« Petit arbre »
Ferdinand Hodler, Petit Arbre, 1915
Huile sur toile, 81 x 61 cm.
Collection privée
© Archives Jura Brüschweiler, Genève / Pierre Montavon

Bref, on n’a donc pas fini d’entendre parler de Courbet et de son audacieux génie. Après une première rencontre avec L’Halali du Cerf magnifiquement exposé au nouveau Musée des Beaux-Arts de Besançon, il est temps ce printemps de découvrir Courbet, autrement.

Et si on partait sur les pas de Courbet ?

« Pour peindre un paysage, il faut le connaître. Moi, je connais mon pays, je le peins. Ces sous-bois, c’est chez moi, cette rivière, c’est la Loue, celle-ci le Lison ; ces rochers, ce sont ceux d’Ornans et du Puits noir. Allez-y voir, et vous reconnaîtrez tous mes tableaux », disait Gustave Courbet. Le peintre ne pensait pas si bien dire, plus d’un siècle avant la création des « Sentiers de Courbet ». En effet, pour s’imprégner des ambiances qui ont marquées l’artiste et façonnées son regard, huit sentiers de 4 à 13 kms ont été aménagés au cœur de la vallée de la Loue, rivière considérée comme l’une des plus belles d’Europe. De charmants parcours bucoliques pour marcher sur les pas du peintre.

Toute la programmation sur
musee-courbet.doubs.fr

Tableau chêne de Flagey - Courbet
Tableau chêne de Flagey - Courbet

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